Narcos : Netflix se lance dans la drogue dure

télé pilotIl y a plusieurs types de séries criminelle : celles qui se centrent sur les criminels (Les Sopranos), celles sur les flics (toutes les autres) et celles où la relation entre le flic et sa cible est fusionnelle. En un épisode je suis quasi sûr que Narcos, la série de Netflix à propos de Pablo Escobar, rentre dans cette catégorie.

 

 

"Tu peux rien contre moi, j'ai une moustache"
« Tu peux rien contre moi, j’ai une moustache »

Tout d’abord une question : vous avez un soucis avec un narrateur omniprésent ? Si oui … je vous dirais bien de passer votre chemin, mais je pense que ça serait vous desservir. La narration n’est clairement pas un problème lorsqu’elle est écrite avec talent, et interprétée avec brio. Je comprend que vous ayez un soucis avec un narrateur qui vous raconte ce que vous voyez, mais ici il joue un rôle bien précis : nous expliquer le contexte. Et dieu sait que le trafic de coke dans les 80’s a besoin de son contexte. On connait tous Scarface de DePalma, mais ce film ne s’embarrasse pas du pourquoi, et se concentre sur le comment. L’histoire de Pablo Escobar est différente, cet homme s’est construit à un moment bien précis de l’histoire américaine, et sans le contexte nous ne serions que devant une série sur un baron de la drogue, face a un agent de la DEA (et l’avantage de la narration c’est que ça nous évite des dialogues d’expositions lourds et bancales).

"Nous aussi Pablo, et en plus USA FUCK YEAH"
« Nous aussi Pablo, et en plus USA FUCK YEAH »

Les créateurs de la séries connaissent visiblement leurs classiques. Ce pilote c’est du Scorsese, aussi simple que ça. Que ce soit la narration (on y revient), les gimmicks de réalisation (ces arrêts sur images), le style global, ou les dialogues, on a affaire à un sacré hommage au Scorsese de Casino ou des Affranchis. Même l’humour y est. Humour certes quelque peu tordu, mais la série ne se prend pas toujours au sérieux. Prenez la narration de présentation d’un des complices de Escobar : »Big fan of John Lennon, and Adolf Hitler. Go figure. » Ceci mes amis n’est qu’un exemple, mais il y a toujours un moment ou deux où la tension est un peu désamorcée. Autre trait quelque peu Scorsesien : le montage. Le pilote n’est pas linéaire, il commence à un moment, pour revenir aux origines, et revenir à son point de départ en fin d’épisode. Classique mais toujours efficace.

Avec Narcos, Netflix continue son bonhomme de chemin pour devenir un incontournable de la série. Maitrisée de bout en bout, ce pilote est franchement un des meilleurs de l’année à mon sens. Et si vous aimez un minimum les polars bien écrits, avec un fond historique précis et documenté (car oui, j’ai oublié ce détail : la série, comme le dit avec humour le second carton, est réaliste, extrêmement réaliste), foncez.

Tritri

Râleur, bercé trop près de la bibliothèque de SF, et le pire cauchemar de mes collègues quand vient le moment de corriger mes articles. La seule chose à retenir c'est que j'ai raison, mais vous ne le savez pas encore.

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