- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.
- Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.
- Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.
Asimov, Les Lois de la Robotique
Si tu as reconnu, et que tu sais ce que ça implique tu vas aimer Humans, même pas la peine de lire l’article (lis le quand même, et partage le, galopin).
Humans c’est le remake british de Real Humans, la série suédoise annulée au bout de deux saisons. La série avait marqué, en particulier lors de sa diffusion dans des pays civilisés. La série explorait les relations entre humains et robots dans un futur proche où tu peux acheter un robot (avec un crédit sur 5 ans, pas cher, 0% d’intérêts) pour t’aider dans les tâches ménagères de la vie de tout les jours.
En préambule je tiens à préciser que je n’ai pas vu la série originale, ce qui n’est pas un mal car ça me permet de juger de la qualité de ce pilote sans être influencé par le syndrome de « ouais mais dans l’original ». Donc la série suit une poignée de personnages : le père de famille débordé qui achète un robot pour l’aider à la maison, le vieux papy qui s’est attaché à son vieux robot qui lui fait office d’aide à la personne et, le plus important, un humains qui aide les synths qui ont développés une conscience, à s’échapper.
Ce pilote fait le job. Suffisamment intriguant pour t’accrocher, et capable de lancer l’intrigue très vite, sans passer par moultes dialogues d’expositions (la majorité de l’exposition passe par des reportages à la télévision en arrière plan, où l’on apprend, par exemple, que les robots sont liés aux lois de la Robotique d’Asimov, et ça c’est cool).
Parlons des sus mentionnés robots, nommé les synths (car « robots » c’est so XXIème siècle tu vois), et je vais devoir vous rappeler le concept d’Uncanny Valley. Ce concept désigne le moment où une technologie devient suffisamment avancée pour mimer à la quasi perfection le naturel, mais où deux trois trucs sont assez dérangeant pour que ton cerveau commence à paniquer. Et bien nous sommes en plein dedans avec les synths. Bien sûr ce sont de vrais acteurs, mais ils sont maquillés juste ce qu’il faut, et leur jeux est franchement parfait, tout en raideur et en inhumanité, pour que tu te sentes mal à l’aise en voyant ces gens, en tout point ressemblant à ton voisin, agir bizarrement. Et si il y a bien un truc qu’on peut lui reconnaitre c’est ça.
En revanche les personnages humains me dérangent un peu plus. Le père de famille débordé, car sa femme travaille beaucoup, et que ça fait des problèmes dans le couple … c’est un brin ennuyeux. Dans la même famille, l’adolescente nihiliste, et relou c’est pas mal fatiguant, même si la raison est tout à fait cohérente avec l’univers et les thèmes abordés.
Le gros morceau de cet épisode c’est le début de l’intrigue de fond, à base de robots qui acquièrent spontanément la conscience, faisant paniquer les dirigeants de la société. Et difficile de ne pas y voir un avertissement, dans la lignée de ceux de scientifiques très reconnus actuel (comme Stephen Hawking ou Elon Musk), nous mettant en garde sur l’émergence des Intelligences Artificielles. Ce thème de la « singularité » (moment où les capacité des machines dépasseront les notres, nous rendant instantanément obsolète) sera très probablement d’une importance extrême pour la suite, et mon cœur de nerd fan de SF de la belle époque (Asimov en tête) ne peut qu’être en joie pour ça.
La série est produite par AMC (vous connaissez c’est bon), Channel 4 (qui diffuse) et Kudos (Utopia, Life on Mars, juste comme ça quoi), et ça se voit. On peut pas retirer aux séries british leur qualités de réalisation, qui ferait jalouser n’importe quelle série de network US.
En conclusion je dirais que Humans à le potentiel pour être une très bonne série de SF, quelque chose de particulier dans le paysage de la télé de genre, qui aborde des thèmes sérieux, et pas si éloignés de notre réalité, et après tout c’est le boulot de la SF de nous faire réfléchir sur le présent et le futur, par le biais de la fiction (et quiconque pense que la SF doit se limiter à des vaisseaux qui font piou piou, vous pouvez aller vous recoucher, immédiatement).
Humans : Asimov chez les Bretons