I May Destroy You est un drama réalisé par Sam Miller (Luther) et scénarisé par Michaela Coel (Chewing Gum), diffusé sur HBO, et OCS en France. Dans ce premier épisode, on suit Arabella, incarnée par Michaela Coel, une jeune écrivaine révélée sur internet, qui doit maintenant livrer un nouveau roman à une maison d’édition qui lui met la pression. Entre histoires d’amour, de sexe, ses amis, les distractions du monde, et le stress de rendre son ouvrage, Arabella a des difficultés à trouver l’inspiration. Alors qu’elle doit délivrer un premier jet le lendemain matin à 6h, elle décide de s’isoler au bureau pour écrire. Elle s’autorise une heure de sortie pour retrouver des amis, faire la fête, boire, prendre de la coke… Ellipse. Moment de flottement. Arabella est en face de ses éditeurs, dubitatifs vis-à-vis de ses écrits dont la fin fait peu de sens. Elle n’a pas l’air de se souvenir de ce qu’elle a écrit. Elle a une blessure à la tête, du sang sur le T-shirt. Elle rentre chez elle désorientée, quelque chose ne va pas. Flash. Il s’est visiblement passé quelque chose de pas net.
J’étais assez dubitative devant ce premier épisode, avant d’en lire le résumé complet, résumé officiel que vous pouvez trouver un peu partout si cela vous intéresse. Une fois que j’ai pu comprendre ce dont la série allait vraiment parler, ce que je venais de voir faisait sens et j’avais vraiment envie de voir la suite. En revanche, sans ça, je n’aurais probablement pas continué, ou au moins j’aurais attendu que la saison soit finie. Pour ceux que ça intéresse, je vous mets le résumé complet ci-dessous, pour ceux qui ne veulent pas savoir, ne cliquez pas sur la balise.
[spoiler] Après le triomphe d’un papier sur Internet, Arabella Essiuedu – facilement distraite, insouciante et qui ne s’engage pas – se retrouve honorée comme la « voix de sa génération », avec un agent, une commande de livre et une sacrée pression. Après avoir été agressée sexuellement dans une boîte de nuit, sa vie change de manière irréversible et Arabella est obligée de tout remettre en question : sa carrière, ses amis et même sa famille. Alors qu’Arabella peine à comprendre ce qui s’est passé, elle commence une introspection. [/spoiler]
Niveau écriture, le début est un peu brouillon et peine à mettre en place une histoire. L’épisode durant une demi-heure, cela laisse peu de temps à la mise en place d’un scénario. Cela manque d’efficacité, seule les dernière minutes sont assez « catchy » pour nous donner envie de revenir. On a du mal à caractériser les personnages. Le métier d’Arabella est évoqué assez tardivement, et même un fois qu’on sait qu’elle écrit, on ne connait pas vraiment son parcours. Ce que j’ai noté dans le résumé, le fait qu’elle provienne d’internet, on ne le sait pas vraiment en regardant ce premier épisode. C’est évoqué de manière trop subtile et cela impacte les enjeux qui s’en suivent : on ne comprend pas vraiment pourquoi elle se met autant de pression.
Et pour en revenir à ce que je disais au début, le fait que le thème principal de la série ne soit pas vraiment explicite dès le départ va sûrement en faire abandonner plus d’un. Et pourtant, ce premier épisode a bien d’autres qualités.
Tout d’abord la réalisation est très belle. On retrouve un peu la même ambiance visuelle que dans Euphoria, avec forcément un côté plus anglais (normal, on est en Angleterre). C’est assez pop, très rythmé, mais c’est aussi euphorique et enivrant… jusqu’à ce que la réalisation nous fasse bien ressentir le malaise.
Au niveau du cast, on va surtout voir Michaela Coel, centrale dans ce premier épisode. Elle incarne parfaitement la jeunesse d’aujourd’hui, apporte une fraîcheur et du peps. Les autres personnages sont plutôt de passage et laissent assez peu d’empreinte. Mais forcément, un épisode de 30 minutes, ça passe très vite, et on ne peut pas explorer tous les personnages.
Si ce pilot est très pop et très festif, on se dirige forcément vers quelque chose de très sombre qui va explorer la chute du personnage. Le pilot possède des défauts qui vont forcément perdre des spectateurs qui ne prendront pas le temps d’aller trouver le thème principal de la série. Mais pour celui qui veut donner sa chance à I May Destroy You, je pense qu’il sera récompensé. A voir donc ce que donnera la série sur la durée.
[Pilot] I May Destroy You : quand la pop se heurte à la noirceur du monde