Un marché résilient malgré un contexte mondial tendu
À l’occasion de la 31e édition des Rendez-vous d’Unifrance (1er-5 septembre 2025, Le Havre), le CNC et Unifrance ont dévoilé leur étude annuelle sur l’export des programmes audiovisuels français.
En 2024, les ventes franchissent pour la 4e fois en 30 ans le cap des 200 M€, atteignant 209,6 M€ (+3 %).
Ces bons résultats surviennent dans un contexte international difficile : restructurations dans le secteur, baisse des acquisitions, frilosité des acheteurs, négociations rallongées et domination des IP déjà établies. Malgré ces obstacles, les programmes français continuent de s’imposer à l’étranger.
Des préventes et coproductions en forte progression
Le montant global des exportations (ventes, préventes et coproductions) atteint un record de 401,2 M€ en 2024, en hausse de près de 30 % par rapport à 2023. Cette croissance est tirée par :
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Les apports en coproduction : 116,2 M€ (+58,7 %)
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Les préventes étrangères : 75,4 M€ (+131,2 %)
Tous les genres en bénéficient, preuve du dynamisme et de la diversité de la production française.
Fiction et documentaire en forme, animation en recul
La fiction reste le genre phare avec 75,2 M€ de ventes (+0,9 %), portée par des séries light crime comme Tropiques Criminels ou Astrid et Raphaëlle, ainsi que par des événements comme Cat’s Eyes ou La Fièvre.
Le documentaire se maintient à un haut niveau (44,3 M€, -6,2 %), avec des succès dans l’histoire, la science (Supernature), l’exploration, le sport et la société (Futurs champions, le prix de la gloire).
L’animation recule (46,1 M€, -9,9 %) malgré la popularité mondiale de titres comme Miraculous – Les aventures de Ladybug et Chat Noir, Mystery Lane ou Grizzy et les Lemmings. Le marché nord-américain est particulièrement touché (-36,8 %).
L’Europe de l’Ouest, premier marché à l’export
Avec 90,5 M€ (43,2 % des ventes mondiales), l’Europe de l’Ouest reste la zone clé pour les programmes français.
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La Belgique confirme son rôle de premier acheteur (24,4 M€, +53,2 %)
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L’Allemagne/Autriche suit avec 12,6 M€
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L’Italie complète le podium avec 12,5 M€
À l’inverse, l’Amérique du Nord chute à son plus bas niveau historique (16,5 M€, 7,9 %). Les États-Unis, premiers en 2022, tombent à la 6e place (7,7 M€).
Les droits multizones en forte croissance
Les droits multizones progressent à 57,9 M€ (+25,1 %), portés par la fiction (30,6 %), l’animation (29 %) et le documentaire (13,3 %). L’essor de l’AVoD y contribue fortement, avec des revenus doublés en un an (16,6 M€).
Conclusion
Ces résultats confirment la place de la France comme 2e nation européenne la mieux représentée sur les plateformes de streaming et les grilles TV étrangères. La fiction, le documentaire et l’animation française continuent de rayonner, malgré une concurrence accrue et un marché en mutation.