Un démarrage qui met déjà mal à l’aise
« Tu crois qu’il t’aime plus que moi ? » — si cette réplique entre une mère et son fils te met déjà mal à l’aise, bienvenue dans The Girlfriend, le nouveau thriller psychologique de Prime Video. Annoncée comme la série glamour et vénéneuse de la rentrée, elle livre dès son premier épisode un cocktail de malaise, de faux suspense et de dialogues qui donnent envie de lever un sourcil… très haut.
️ De quoi ça parle ?
Adaptée du roman de Michelle Frances, produite par Amazon Studios, The Girlfriend nous plonge dans un Londres contemporain où Daniel (Jonah Hauer-King), jeune homme issu d’une famille richissime, présente sa nouvelle petite amie Cherry (Olivia Cooke) à sa mère Laura (Robin Wright). Le pitch ? Une belle-mère glaciale, une fiancée trop parfaite pour être honnête, et une guerre larvée pour la place numéro un dans le cœur du fils.
Trio toxique en cuisine
Robin Wright tente d’insuffler de la classe et de l’ambiguïté à Laura, mais sa froideur finit par sonner forcée. Olivia Cooke fait ce qu’elle peut avec Cherry, personnage écrit pour être mystérieux mais qui flirte souvent avec la caricature. Jonah Hauer-King, lui, joue le garçon pris entre deux feux avec l’énergie d’un figurant de soap. Bref, casting prestigieux, mais qui peine à sauver le texte.
✨ Ce qui fonctionne (un peu)
Soyons honnêtes : visuellement, Prime Video sait faire. Intérieurs luxueux, villas qui brillent plus que les dialogues, et une lumière élégante qui donne un vernis de prestige à l’ensemble. Et il faut reconnaître que l’idée de raconter les mêmes événements selon plusieurs points de vue aurait pu être une vraie trouvaille… si elle ne se transformait pas en gimmick irritant.
Ce qui cloche vraiment
Et là, on sort la liste :
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Un climat incestueux dérangeant : Laura et son fils partagent une proximité qui franchit la ligne du malaise dès les premières scènes. On est censés être troublés, mais c’est surtout gênant.
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Des points de vue qui se réécrivent : on nous montre une scène côté Laura, puis la même côté Cherry… sauf que les faits changent d’une version à l’autre. Pas un jeu subtil sur la subjectivité : une vraie réécriture qui casse la crédibilité.
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Une scène finale ridicule : sans spoiler, disons juste qu’elle sort de nulle part, au point de donner l’impression d’avoir changé de série.
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Un ton faussement sulfureux : entre deux dialogues mal écrits, la série balance des scènes pseudo-sexy comme si elle visait un public ado gavé de TikTok et de shots d’adrénaline.
Les grands thèmes (ou presque)
La série voudrait parler de manipulation, de rivalités féminines et de l’amour maternel poussé à l’extrême. Dans les faits, elle propose surtout une version soap glamour de “maman ne veut pas lâcher son fiston”. Pas sûr que ça fasse réfléchir autrement qu’à « pourquoi je regarde ça ? ».
Pour qui ?
Si vous êtes ado, que vous aimez les twists artificiels et que le côté “sulfureux pour la forme” vous amuse, vous pourriez y trouver votre compte. Mais si vous cherchez un vrai thriller psychologique avec du fond, passez votre chemin.
Faut-il s’y coller ?
Soyons clairs : je ne la recommande pas vraiment. Sauf peut-être pour jeter un œil par curiosité morbide, ou si vous avez envie d’un bingo des clichés (“mère possessive”, “petite amie mystérieuse”, “famille ultra riche”, “scène sexy gratuite”). Là, vous allez cocher toutes les cases.
Verdict
The Girlfriend démarre avec de beaux moyens mais rate son entrée : intrigues bancales, malaise mal dosé, et un suspense qui s’évapore dès qu’on réalise que rien n’est crédible. Note : 1,5/5.
Et vous, ça vous tente quand même de plonger dans ce malaise feutré, ou vous laissez Laura et Cherry se battre toutes seules ?
Infos pratiques
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Disponible sur : Amazon Prime Video
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Format : 1 saison, 6 épisodes (52 minutes)
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Contenu sensible : relations familiales troublantes, sexualité suggérée, manipulation psychologique