FX s’est offert une rentrée musclée avec The Lowdown, et autant le dire d’entrée de jeu : le premier épisode nous a mis une claque. Pas une claque brutale, non, plutôt ce genre de tape dans le dos qu’on n’attend pas, un peu maladroite mais qui fait sourire. Parce que The Lowdown, c’est ça : un mélange de tension, d’humour, de désordre, et une photo à tomber par terre.
Ethan Hawke en détective improvisé (et génialement foireux)
Au centre de ce joyeux chaos, il y a Lee Raybon, incarné par un Ethan Hawke qui s’amuse comme un gosse. Pas de trench-coat impeccable ni de regard d’aigle : Raybon est un “journaliste citoyen” qui enquête un peu comme nous on cherche nos clés le matin — avec obstination, mais pas toujours avec méthode. Et c’est là toute la beauté du truc. Hawke donne de la chair à ce personnage bancal, parfois agaçant, souvent attendrissant, toujours convaincant.
Face à lui, Ryan Kiera Armstrong, dans le rôle de Francis, sa fille, réussit à s’imposer dès les premières minutes : fragile mais pas transparente, elle apporte déjà une dose d’émotion qui promet pour la suite. Et autour de ce duo, c’est une véritable dream team : Jeanne Tripplehorn, Kyle MacLachlan, Tracy Letts… Des seconds rôles qui ne font pas de la figuration mais participent à épaissir ce monde à la fois réaliste et théâtral.
Une intrigue éclatée qui donne le vertige (mais quel vertige !)
L’épisode démarre sur un “suicide suspect” — et immédiatement, la série balance des indices comme on jette des cailloux derrière soi. Des notes cryptiques planquées dans des livres, des familles puissantes à la réputation trouble, des lieux qui semblent parler d’eux-mêmes : tout est pensé pour titiller notre curiosité.
Soyons honnêtes : oui, on s’y perd un peu. L’histoire ressemble à une fête où tout le monde parle en même temps et où il est impossible de suivre toutes les conversations. Mais c’est précisément ce qui donne envie de rester dans la pièce. Plutôt que de nous prendre par la main, The Lowdown nous plonge dans le bain d’emblée, et on adore barboter dans ce joyeux désordre.
L’humour comme soupape de sécurité
Ce qui rend le pilote si digeste malgré son foisonnement, c’est sa capacité à rire de lui-même. Là où beaucoup de séries policières ou néo-noir s’enlisent dans la gravité, The Lowdown glisse des touches comiques pile au bon moment. Les dialogues sont piquants, certaines situations flirtent avec l’absurde, et même les scènes les plus violentes sont contrebalancées par un petit décalage qui fait mouche. Bref, la série ne se prend pas trop au sérieux — et ça la rend immédiatement plus sympathique.
Une esthétique qui marque les esprits
Impossible de passer à côté : la photographie est magnifique. Tulsa n’est pas juste un décor, c’est un personnage. La ville est filmée avec un mélange de tendresse et de désenchantement, chaque plan regorge de détails signifiants : un tableau un peu de travers, un livre annoté, une lumière trop forte dans une pièce sombre. On est à mi-chemin entre le film noir et le reportage photo arty. Cette attention visuelle donne une cohérence à l’ensemble et installe une atmosphère unique, à la fois poisseuse et poétique.
Verdict : un départ explosif
Au terme de ce premier épisode, une chose est sûre : The Lowdown ne joue pas la carte de la facilité. C’est dense, parfois chaotique, mais c’est précisément cette richesse qui séduit. Entre un Ethan Hawke au sommet de son art, des personnages déjà bien campés, une intrigue qui s’éparpille avec style, de l’humour inattendu et une photographie sublime, FX signe un démarrage qui donne très envie de continuer.
Si la série garde ce cap, on tient peut-être la première grande surprise sérielle de la saison.