Fiche technique
Titre original : Boston Blue
Chaîne : CBS
Créateurs : Kevin Wade, Siobhan Byrne O’Connor
Diffusion : depuis le 17 octobre 2025
Format : série policière procédurale
Cast principal : Donnie Wahlberg, Sonequa Martin-Green, Treat Williams (posthume), Bridget Moynahan (guest star)
Résumé express
Danny Reagan, qu’on avait quitté flic bourru et grande gueule dans Blue Bloods, débarque à Boston après un drame personnel. Sur place, il rejoint une nouvelle unité de la police locale, évidemment habitée par des traumatismes, des secrets de famille et une foi inébranlable dans la justice (et les repas de famille du dimanche). À ses côtés, Lena Silver (Sonequa Martin-Green), détective brillante et méthodique, tente de survivre à la tempête Wahlbergienne.
Le pilote, intitulé Faith and Family (tout un programme), démarre sur un incendie tragique, une enquête autour d’un CEO de start-up tech douteuse et un gros plan sur la nouvelle dynastie policière/judiciaire des Silver. Tout est là pour relancer la mécanique : des valeurs, des sermons et des menottes.
Blue Bloods, épisode 297 bis
Soyons honnêtes : Boston Blue, c’est Blue Bloods après un déménagement. Même ambiance, même ton, même discussions sur la morale et la justice, mais cette fois avec des accents bostonniens et un plan sur le port au lieu du pont de Brooklyn.
Les fans du genre retrouveront tous les codes du procedural familial que CBS chérit comme son premier-né. On a la hiérarchie de la justice, les repas qui sentent la dinde et les valeurs catholiques servies avec gravité. La série ne s’en cache même pas : elle revendique être une nouvelle « dynastie » bleue.
Sauf que, comme toute copie carbone, le papier sent un peu le réchauffé. On coche toutes les cases du cahier des charges sans jamais bousculer le spectateur. Et si vous avez déjà regardé Blue Bloods, vous pouvez deviner la moitié des dialogues dix secondes avant qu’ils ne tombent.
Une enquête qui fait le job (et pas beaucoup plus)
Le pilote tourne autour d’une affaire d’incendie criminel impliquant une start-up spécialisée dans la reconnaissance faciale — un sujet potentiellement brûlant, mais traité ici de façon assez scolaire. Rien de honteux, mais rien d’inoubliable non plus.
L’enquête a au moins le mérite d’introduire clairement les personnages : on comprend vite qui est qui, qui est parent de qui, et qui va se chamailler pendant les dix prochaines semaines. Sur ce point, le scénario fait le minimum syndical avec efficacité.
Mais difficile de ne pas avoir la sensation que tout ça aurait pu sortir d’une boîte à scénarios CBS en 2013.
Donnie Wahlberg, showman malgré lui
Impossible de parler de Boston Blue sans évoquer Donnie Wahlberg, véritable moteur du show, et de la cabotine. On l’aime, mais qu’est-ce qu’il en fait trop. Chaque réplique sonne comme une déclaration de guerre au naturel. Il crie, il s’agite, il fulmine, il prie, et il finit par épuiser un peu tout le monde.
On sent que l’acteur s’amuse à rejouer les mêmes gammes, mais le dosage aurait gagné à être plus fin, surtout face à une Sonequa Martin-Green d’un calme presque zen à côté de lui.
Le cadre et la mise en scène : pas de quoi décrocher la lune
Boston est censée être une ville à part, avec ses docks, son passé, son caractère. Sauf que, filmée depuis… Toronto, elle perd un peu de son authenticité. Les extérieurs manquent de vie, la photographie reste classique, presque générique.
C’est joli, propre, carré, mais sans aspérités. En somme, une vitrine CBS.
Verdict : une série honnête, mais sans surprise
Je ne vais pas faire semblant : Boston Blue n’est pas un mauvais pilote. Il se regarde bien, le rythme est là, le cast est solide, et il y a une certaine chaleur humaine qui transpire à travers la caméra.
Mais tout y est trop calibré, trop familier, trop « safe ». On a l’impression que la série coche ses cases sans jamais oser prendre la moindre tangente.
Pour un public en manque de Blue Bloods, c’est un retour confortable. Pour les autres, c’est juste un peu de déjà-vu avec un nouvel accent.
⭐ En résumé
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✅ Cast solide et alchimie naissante entre Wahlberg et Martin-Green
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✅ Introduction claire des personnages et du contexte familial
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❌ Enquête basique et intrigue ultra-classique
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❌ Wahlberg cabotine plus qu’il ne joue
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❌ Zéro prise de risque, zéro surprise
Note Sérigraphe : 5,5 / 10
(le bleu est propre, mais la toile manque de relief)