Résumé express de la série
Dans The Beast In Me, on fait la connaissance d’Aggie Wiggs, une autrice recluse qui vit surtout entourée de ses angoisses, de ses manuscrits en retard et d’un besoin urgent de tranquillité. Sa routine déjà fragile implose lorsque Nile Jarvis, un nouveau voisin riche, arrogant et impeccablement sûr de lui, s’installe juste à côté. Très vite, des rumeurs s’invitent avec lui : Nile aurait peut-être assassiné sa première femme. Entre fascination, méfiance et tensions silencieuses, Aggie voit son univers basculer dès ces premières minutes où l’ombre du danger plane sans jamais vraiment se montrer.
Fiche technique
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Titre : The Beast In Me
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Plateforme : Netflix
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Création : Gabe Rotter
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Genre : Thriller psychologique
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Avec : Claire Danes, Matthew Rhys
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Année : 2025
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Épisode 1 : 52 minutes
Critique du premier épisode
Une entrée en matière élégante… mais un peu trop polie
Dès les premières minutes, j’ai compris que The Beast In Me allait prendre son temps. Beaucoup de temps. Peut-être même un peu trop. L’épisode 1 présente très bien ses deux personnages centraux : Aggie, l’autrice à fleur de nerfs interprétée par une Claire Danes qui pourrait jouer une femme au bord de la crise de nerfs en dormant (littéralement, je crois qu’elle doit maintenant avoir une clause « respiration haletante incluse » dans ses contrats), et Niles, voisin taciturne qui semble trimballer un passé qu’on sent lourd comme un frigo américain.
Et franchement, l’introduction fonctionne. La série prend soin de poser les bases psychologiques de chacun : leurs blessures, leurs obsessions, leur solitude. J’ai même eu droit à quelques petites montées de tension, juste ce qu’il faut pour me dire « Ah ok, ça peut devenir intéressant ».
Mais voilà : entre deux plans contemplatifs, trois dialogues qui s’étirent, et une caméra qui prend manifestement son temps pour installer sa vibe, je me suis surprise à regarder l’heure. Pas par impatience « ça m’ennuie », mais par un petit « on y va quand, là ? ». Disons que si vous aimez les thrillers au rythme tranquille, un peu « slow brew », cet épisode coche toutes les cases.
Moi, j’aurais aimé qu’on verse un peu moins de camomille dans tout ça.
Une ambiance très 90’s… dans le bon sens, mais aussi dans le sens “déjà vu”
Là-dessus, je dois lui reconnaître un certain charme. Visuellement, The Beast In Me respire les thrillers psychologiques des années 1990 : des teintes froides, des intérieurs vaguement inquiétants (même quand il ne s’y passe rien), des silences lourds, une tension diffuse qui flotte au-dessus de chaque scène.
C’est joli, c’est immersif, on sent que ça veut nous hypnotiser.
Mais voilà : est-ce que ça surprend ? Pas vraiment.
On peut parler de suspense pas assez exploité, de mystère très classique, voire de ficelles narratives un peu trop familières. Et je dois dire que cet épisode 1 confirme parfaitement ce sentiment. Le mystère est bien posé, oui. Claire Danes lance des regards chargés de trauma, oui. Matthew Rhys fait son numéro de voisin mystérieux, oui. Mais tout suit une trajectoire tellement attendue que je pouvais presque deviner les scènes à trois minutes près.
Je n’attendais pas un twist de niveau Gone Girl, mais au moins un petit « ah ! ».
Malheureusement : rien.
Un casting brillant, mais prisonnier de ses archétypes
Il faut le dire : le casting est vraiment excellent. Claire Danes et Matthew Rhys forment un duo magnétique rien qu’en échangeant trois phrases et deux respirations profondes. Ce sont deux acteurs qui peuvent rendre passionnant un silence ou un simple retrait de tasse de café.
Mais, et c’est un gros mais, on les a déjà vus exactement dans ces registres. Danes en femme au bord du gouffre émotionnel, Rhys en homme trouble, un peu sombre, un peu cassé… Ce n’est pas mauvais (au contraire), mais ce n’est pas nouveau. Le premier épisode n’essaie jamais de déconstruire leurs archétypes, ce qui laisse un côté confortablement prévisible.
Dommage, parce que les deux ont largement le talent pour aller plus loin.
Un mystère bien lancé… mais pas assez pour me donner envie de cliquer sur “Épisode 2”
Objectivement, ce premier épisode est soigné, élégant, interprété avec brio et doté d’une atmosphère travaillée. On sent qu’il y a un vrai souci du détail, une envie de construire un thriller psychologique plus subtil que spectaculaire.
Mais personnellement, en tant que spectatrice, je n’ai pas senti le petit déclic indispensable. Le rythme est trop étiré, le mystère trop convenu, les personnages trop enfermés dans des cases qu’ils occupent déjà depuis des années. Résultat : j’ai passé un moment plutôt agréable… mais je n’ai pas eu ce réflexe automatique de lancer la suite.
Et dans l’océan de nouveautés Netflix, cette impression est rarement bon signe.
Verdict
Un premier épisode atmosphérique, propre, bien joué, à l’ancienne.
Mais aussi lent, beaucoup trop sage, et sans la moindre surprise narrative.
Une entrée en matière sympathique, mais insuffisante pour me donner envie de poursuivre.

