Alors qu’Hollywood reprend le tournage après la résolution de la grève des acteurs, le secteur audiovisuel français a été touché par trois jours de grève cette semaine, les équipes réclamant des salaires plus élevés.
Environ 70 productions télévisuelles ont été impactées par cette grève de trois jours, qui a débuté mercredi, comprenant la quatrième saison du succès de TF1, HPI (Haut Potentiel Intellectuel), le spin-off de The Walking Dead, Daryl Dixon, la deuxième saison de Marie-Antoinette sur Canal+, et la web-série Deter de France Télévisions.
D’après les rapports des médias locaux, le tournage de Daryl Dixon, qui devait se dérouler dans la vieille ville de Saint-Malo en Bretagne la majeure partie de la semaine, a été suspendu après seulement un jour. La série devait ensuite se rendre au Mont Saint-Michel.
Plusieurs émissions de télé-réalité ont également été touchées, telles que Top Chef, Capital et Equipe.
La grève a été déclenchée par les trois principaux syndicats représentant les techniciens audiovisuels, Spiac-CGT, SNTPCT et CFTC Media+, qui réclament une augmentation de 20 % des salaires pour l’ensemble des équipes audiovisuelles.
Dans une déclaration publiée sur son site Web le 14 novembre, le Spiac-CGT a souligné le sentiment de colère et de consternation parmi ses membres, similaire à celui des scénaristes et des acteurs aux États-Unis pendant les grèves à Hollywood, même si leur action n’a pas attiré l’attention médiatique de la même manière.
« Depuis 2007, en raison de l’échec de l’augmentation des salaires minimums, les employés ont perdu 20 % de leur pouvoir d’achat dans ce secteur. Ils ont vu leurs conditions de travail se détériorer, les heures de travail ont explosé avec l’arrivée des plateformes numériques, tout en faisant face à la même précarité de l’emploi », a déclaré Spiac-CGT.
« Ce qui était jusqu’à récemment des ‘métiers de passion’ est aujourd’hui transformé en un exercice professionnel de plus en plus contraignant et épuisant, avec des salaires constamment en baisse dans un contexte d’inflation galopante », a-t-il ajouté.
Initialement prévue pour deux jours les 15 et 16 novembre, la grève a été prolongée jusqu’au 17 novembre, suite au mécontentement exprimé lors d’une réunion initiale avec les organismes de production et de distribution USPA, SPI, SPECT et SATEV pour commencer à élaborer une convention collective.
Suite à cette réunion, les organismes ont annoncé dans un communiqué conjoint qu’ils reportaient la prochaine réunion au 5 décembre.
Ils ont indiqué que l’USPA et le SPI présenteraient une proposition de salaire minimum lors de la réunion du 6 décembre, prenant en compte les spécificités économiques et professionnelles de la fiction.
Le communiqué des producteurs a également appelé les diffuseurs et les plateformes de streaming à relever les défis de la situation actuelle et à jouer leur rôle dans l’augmentation des salaires des équipes de tournage.
« La réponse économique aux demandes des employés ne peut se faire sans des efforts partagés par toutes les parties contribuant au financement des œuvres », a-t-il souligné.
Les syndicats étaient mécontents de la décision de reporter la prochaine réunion au 5 décembre et de la suggestion que la proposition d’augmentation des salaires pourrait fixer des taux différents en fonction du type de production.
« Il faut nous écouter d’urgence », a déclaré le Spiac-CGT dans un communiqué annonçant le troisième jour de grève le vendredi.
L’organisme a ajouté que les syndicats n’accepteraient pas de « revalorisations » salariales différentes pour différents types de programmes et qu’ils appelleraient les équipes à prendre des mesures supplémentaires dans les jours et les semaines à venir.
