Bon. Il se passe quoi entre TF1 et M6 ?

TL;DR : 

  • TF1 et M6 tremblent des fesses face aux géants du streaming (Netflix, Amazon Prime…).
  • TF1 (Bouygues) rachète 30% du groupe M6.
  • Les négociation vont durer jusqu’en 2022.
  • Les projets : développer plus de contenus français ; créer une nouvelle plateforme de streaming qui combine replay, streaming et SVOD ; vendre plus de contenus français à l’international ; travailler sur de la publicité ciblée en TV.
  • Des voix s’élèvent pour dénoncer un monopole et une situation de concurrence déséquilibré en terme de revenus publicitaires.

Alors qu’ils cherchent à « apporter une réponse française aux défis des plateformes internationales », les principaux diffuseurs français TF1 et M6 sont entrés en négociations exclusives en vue d’une fusion, a annoncé lundi la société mère de TF1, Bouygues. Le projet a été approuvé à l’unanimité par les conseils d’administration du Groupe TF1, du Groupe Bouygues, du Groupe M6 et de la société mère de M6 RTL Groupe.

Les discussions, qui verraient essentiellement Bougyues acquérir 30% du Groupe M6, devraient durer 18 mois et s’achever d’ici fin 2022 après consultation des représentants du personnel, des approbations réglementaires et des assemblées d’actionnaires des deux sociétés. Déjà mardi matin, les organes de presse ont relevé des problèmes de concurrence potentiels liés à la publicité et au contenu qui pourraient résulter d’une telle fusion.

Bouygues a déclaré que la fusion proposée donnerait au groupe de médias français « l’offre la plus large de télévision, de radio, de numérique, de production de contenu et de technologie au profit de tous les téléspectateurs et de l’industrie audiovisuelle française ». Aussi sur le pont serait l’accélération du développement d’une plateforme de streaming française combinant une offre de replay et de streaming en direct (basée sur MyTF1 & 6play) et un service SVOD.

Les données financières pro forma consolidées 2020 de la société fusionnée s’élèvent à 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et des résultats opérationnels de 461 millions d’euros. La création de valeur pour tous les actionnaires des deux groupes par le biais de synergies annuelles est estimée à 250 à 350 millions d’euros, dans les trois ans suivant la réalisation de la transaction. Le groupe combiné aura pour objectif de distribuer 90% de son cash flow libre sous forme de dividendes.

Bouygues détiendrait 30% de la société combinée et RTL Group en détiendrait 16% suite à l’acquisition d’une participation de 11% par Bouygues auprès de RTL, pour un montant de 641 millions d’euros. Le Groupe Bouygues aurait le contrôle exclusif de la société issue de la fusion, agissant de concert avec RTL Groupe en tant qu’actionnaire stratégique.

Les entreprises ont déclaré : « Ce marché, où la télévision linéaire reste un média puissant, subit une transformation structurelle, avec une forte transition vers la consommation à la demande. La combinaison de ces deux acteurs, du savoir-faire de leurs collaborateurs et de leurs marques fortes, permettrait au nouveau groupe d’investir davantage et d’accélérer l’innovation. La fusion proposée est essentielle pour garantir l’indépendance à long terme de la création de contenu français et pour continuer à proposer un contenu local diversifié et premium au bénéfice de tous les téléspectateurs. »

Parmi les autres priorités clés définies pour le groupe fusionné, il y a le renforcement de l’offre de contenu français de qualité en s’appuyant sur un portefeuille de marques fortes et des niveaux d’investissement ambitieux ; une garantie permanente de l’indépendance, de la fiabilité et de la qualité de l’information à la télévision, à la radio et au numérique, tout en respectant le pluralisme et en préservant l’identité de chaque chaîne ; poursuivre le développement d’un centre de production de contenu local et international sur tous les segments médiatiques, avec l’ambition de développer les ventes de contenu à l’international ; développer des technologies de pointe en streaming (en s’appuyant notamment sur les atouts du Groupe TF1 et la plateforme Bedrock, détenue conjointement avec RTL Groupe) et dans la publicité TV ciblée pour répondre aux besoins des téléspectateurs et des clients.

Gilles Pélisson, Président-directeur général du Groupe TF1, a déclaré : « La fusion entre le Groupe TF1 et le Groupe M6 est une belle opportunité pour créer un champion français de la vidéo totale qui garantira l’indépendance, la qualité des contenus et le pluralisme – des valeurs partagées depuis longtemps par nos deux groupes. Ce sera un atout pour promouvoir la culture française. Le Groupe TF1 aborde désormais une nouvelle étape de son développement, en cohérence avec la vision stratégique développée au cours des cinq dernières années. »

Nicolas de Tavernost, PDG du Groupe M6, a déclaré : « La consolidation des marchés français de la télévision et de l’audiovisuel est une nécessité absolue si le public français et l’industrie dans son ensemble doivent continuer à jouer un rôle prépondérant face à une concurrence internationale exacerbée, qui s’accélère rapidement. La combinaison des savoir-faire des deux groupes permettra une réponse française ambitieuse. Par ailleurs, ce projet de fusion du Groupe M6 et du Groupe TF1 est la seule opération créatrice de valeur pour l’ensemble des actionnaires du Groupe M6.

Le Conseil d’administration du groupe fusionné serait composé de 12 membres, dont quatre administrateurs désignés par le Groupe Bouygues, deux administrateurs désignés par RTL Groupe, trois administrateurs indépendants, deux administrateurs représentant les salariés et un administrateur représentant les salariés actionnaires.

A l’issue de la fusion, la direction du groupe combiné comprendrait des membres des équipes dirigeantes actuelles du Groupe M6 et du Groupe TF1. Nicolas de Tavernost sera proposé comme président-directeur général de l’entité issue de la fusion. Gilles Pélisson sera nommé Directeur général adjoint du Groupe Bouygues en charge des médias et du développement.

Un nouveau nom reflétant la diversité et la force de ses atouts sera donné à la fusion entreprise. Il resterait basé en France et coté sur Euronext Paris.

Source

elodierhum

Tortionnaire en chef. J'ai attaché les autres contributeurs du site dans ma cave. Pendant ce temps là, je me nourris de comics et de beaucoup, mais alors beaucoup (trop ?) de séries. Sinon je fais vachement bien les crêpes.

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