11/22/63 : quand King y va Franco

télé pilotLes adaptations télés de Stephen King. Voilà des mots qui inspirent autant la terreur que les romans du maître. Entre les téléfilms moisis des 90’s (Les Langoliers, Les Tommyknockers, et j’en passe, seul le Fléau était pas si mal), et la tristement fameuse Under The Dome, qui fut pour moi une véritable torture jusqu’à que je laisse tomber en plein milieu d’épisode. Le point commun de toutes ces productions ? C’est qu’elles ont l’aval de King. Autant dire que j’avais un peu peur pour 11/22/63, où Stephen King est très impliqué. Alors que donne le pilote de cette série, qui se veut non seulement une bonne adaptation d’un des meilleurs roman de King, mais aussi le renouveau de Hulu, service de streaming éclipsé par le géant Netflix ? Verdict.

 

Mais avant ça c’est le temps du pitch (le résumé de l’histoire, pas la brioche). Jake Epping (James Franco) est un professeur à Lisbon, une petite ville paumée du Maine (King je rappelle). Sa vie est d’une banalité confondante, sa femme vient de le quitter, et il passe son temps entre le lycée (où il donne des cours pour adultes en plus de ses élève ados) et le petit restaurant de son ami Al Templeton (Chris Cooper). Le jour où ce dernier développe soudain un cancer qui semble foudroyant, Jake Epping se verra confié la lourde tâche de changer l’Histoire et de stopper le meurtre de Kennedy. Comment ? Grâce à un portail au fond du restaurant de Al, qui renvoi en 1960.

 

"Trouves toi une voiture passe partout" A bah c'est réussit
« Trouves toi une voiture passe partout » A bah c’est réussit

Pitch alléchant s’il en est. Alors que nous propose Hulu et JJ Abrams (car oui il est producteur) avec cette série ? Et bien déjà soyons clair : on a ici une des séries les plus cinématographiques que j’ai vu. La photographie est une claque. Déjà, et c’est tout bête, car l’image n’est pas un bête 16:9, ce format fait pour rentrer pile poil dans les télés modernes. Les deux petites bandes donne cette impression d’un truc beaucoup plus cinématographique. Mais ce n’est pas que poudre aux yeux grâce à deux bandes astucieusement placées. Il y a un vrai travail sur la lumière. Mais avant ça je dois rappeler un truc sur King : il a grandi à cette époque, et il le dit lui même les 50’s/60’s, il les voit comme un paradis, et pour lui l’Amérique a cessé d’être ce paradis avec l’assassinat de Kennedy. Et c’est là que ça devient intéressant : la lumière est différent en fonction de la période où l’on est. Sombre, désaturé en 2016, mais en revanche lorsqu’on est en 1960 les couleurs sont éclatantes, le soleil brille, et l’image a une profondeur de rêve.

 

James Franco : sosie officiel de Christian bale
James Franco : sosie officiel de Christian Bale

C’est tout bête, mais c’est ce genre d’idée de réalisation qui a tendance à manquer à la télé. Mais au delà de l’image que donne le reste ? Et bien Franco y est très bon, avec ce faux air de Christian Bale que je ne lui connaissais pas. Le reste du casting, très peu présent pour l’instant si ce n’est par Chris Cooper, qui nous offre un Al Templeton extrêmement convaincant, qui guide le personnage de Franco dans ce passé qui lui est étranger. Nous avons aussi l’occasion de voir rapidement Daniel Webber en Oswald, et Sarah Gadon en Sadie Dunhill.

Le scénario s’écarte bien sûr un petit peu du livre, en particulier concernant toute la partie se déroulant à Derry (la ville de Ça et globalement la ville la plus maléfique de toute l’œuvre de King), où Jake fait ses premiers essais en matière de changement de l’Histoire, qui est ici contourné au profit d’un voyage direct à Dallas pour commencer l’enquête. Ce genre de changement n’est pas grave, et même nécessaire. Dans le roman le passage à Derry est surtout un prétexte pour faire un lien avec Ça (et oui tout est lié), en plus d’introduire les règles propres à l’univers (à savoir : si tu veux changer le Temps, le Temps va se rebiffer) et l’intrigue se déroulant là bas a simplement été transposée ailleurs, en guise d’intrigue secondaire introduite en fin de pilote.

 

J'ai pas de légendes rigolote sous la main
J’ai pas de légende rigolote sous la main

Globalement ce pilote pour 11/22/63 est solide et enthousiasmant. J’y allais avec deux trois appréhensions, mais aussi avec énormément d’espoirs, ayant particulièrement aimé le bouquin (qui est le renouveau de King, après une perte de vitesse post Tour Sombre). J’attends maintenant la suite de tout mon petit cœur, et j’espère que elle sera à la hauteur de ce pilot, mais aussi du roman. Messieurs King, Abrams et Franco, je vous attends au tournant.

Tritri

Râleur, bercé trop près de la bibliothèque de SF, et le pire cauchemar de mes collègues quand vient le moment de corriger mes articles. La seule chose à retenir c'est que j'ai raison, mais vous ne le savez pas encore.

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