Un an après le départ d’Hank Moody, et à quelques mois du retour de Fox Mulder, David Duchovny revient sur le devant de la scène pour une série estivale mettant en avant la (future) traque de Charles Manson. Et si pendant de longs mois, la promo a essentiellement reposé sur David Duchovny (à raison) et sur le contenu des futures saisons (la fameuse traque de Charles Manson), que vaut la série, et plus exactement ce premier épisode ? C’est ce que nous allons voir dans ce premier “Pilote d’Essai”.
Dès les premières minutes, la série brille de part son écriture en nous présentant les deux antagonistes au coeur du récit, dans deux scènes côte à côte, introduisant les caractères de chacun. Gethin Anthony, qui nous avait habitué à un Renly Baratheon assez effacé, nous livre un Charles Manson charismatique, manipulateur et toxique à souhait, tandis que David Duchovny joue son rôle de Sam Hodiak à la perfection, à mi-chemin entre Moody et Mulder, un flic blasé de la vieille école agissant avec impulsivité … et désordre.
Emma Karn (Emma Dummont), servant de lien entre les deux personnages, n’a par contre aucun intérêt (alors qu’elle occupe un bon quart de l’écran dans l’épisode) et permet seulement au spectateur de découvrir à travers ses yeux l’univers de Manson. Espérons qu’elle gagnera en développement au fur et à mesure des épisodes.
Concernant le développement de l’enquête, on retrouve tous les stéréotypes du genre … Mais il s’agit là d’un sujet maîtrisé, souvent teinté d’une certaine dérision et humour. Et on sent bien que la série se joue de tous ses clichés et cherche à nous faire sourire avec (et cela fonctionne très bien).
Je pense en particulier à la manière dont le duo Hodiak/Shafe (Grey Damon) se forme : Le vieux flic ne cherchant pas à agir selon les règles qui sont arrivées après lui et la jeune recrue qui, quant à lui, a été formé avec elles. On se retrouve donc avec un couple hétérogène comme on a l’habitude d’en voir dans les séries de ce type (Castle, Life, White Collar, … ou Life on Mars).
Parlons maintenant du point fort d’Aquarius, son “univers”. La série nous transpose à la fin des années 60, dans une Amérique en pleine guerre du Vietnam et absolument tout en est empreint, apportant ainsi une dimension sociologique et politique supplémentaire à l’ambiance générale qui renforce le récit. On retrouve donc, pèle-mêle, la drogue, le sexisme (à différents niveaux), la guerre (traité de manière très subtile), le mouvement hippie et la rébellion face à l’autorité, … Le tout porté par des chansons cultes de cette époque.
Au final, le pilote passe tout seul, sans longueur aucune (ou presque, j’aime pas les longs discours philosphiques) et je ressors de la série grandement convaincu. Mieux, Aquarius m’a énormément fait penser à Life on Mars de bien des manières (le duo, les thèmes abordés, la photographie, …), et peu de séries m’ont autant transporté que cette dernière. Quant aux intrigues, de nombreuses portes sont ouvertes et on imagine sans mal les voies possibles que peuvent emprunter les scénaristes, même si elles seront sans doute très classiques. Bref, malgré ma propension à ne pas regarder de séries policières, je vais suivre cette dernière avec un certain intérêt. Je vous donne donc rendez-vous en fin de saison pour mon bilan.
Apparemment, elle progresse et devient largement mieux (plus sombre, des fois trés malsain), des le 4.