Better Things, qui vient de débuter sur FX, est le nouveau projet de Pamela Adlon, co-créé (et co-produit et réalisé) par Louis CK. On suit Pamela qui joue plus ou moins son propre rôle. C’est une actrice qui écume les castings sans vraiment rencontrer beaucoup de succès. Elle est mère célibataire de trois filles, qui ne sont pas faciles à gérer.
Certains diront qu’il est facile et injuste de comparer Better Things à Louie. Alors réglons ça tout de suite pour vite passer à autre chose. Oui, quand on regarde le pilot, on pense tout de suite à Louis CK, parce qu’il est vraiment impliqué dans le projet et qu’on ressent tout de suite sa patte. Mais, même si les deux séries ont un côté autobiographique et projettent le même sentiment envers la vie en général, les similarités s’arrêtent là. Better Things est bien une série à part entière. Et pour preuvre, continuons dans la comparaison (oui c’est mal, je me contredis et tout).
D’abord les personnages. Dans Louie, notre personnage principal à réussi sa carrière. Pour lui, la question n’est plus de grimper les échelons, c’est de rester au sommet. D’ailleurs il en est plus au stade de la fatigue et du ras-le-bol envers son métier, même si finalement il adore toujours être comédien. Au contraire, dans Better Things, Pamela a encore tout à construire. Elle n’est pas malheureuse dans sa carrière, mais elle attends encore d’être reconnue et écume toujours les castings pour des rôles mal écrits. On la voit d’ailleurs incarner une espèce de pouffiasse dans un soap, rôle dont elle a honte, mais elle n’en est pas encore à un point où elle peut vraiment choisir ses scénarios.
Nos deux anti-héros sont parents célibataires. Si Louis a deux filles adorables, Pamela en a trois détestables. La plus grande en est au stade de la rebellions et partage un peu trop de détails avec sa mère qui n’en demandait pas tant. Celle du milieu sera une activiste qui n’a plus vraiment les pieds sur terre. Enfin, la plus jeune est un petit démon qui se planque derrière une bouille d’ange. Dans les deux cas, que ce soit Louis ou Pamela, ils tentent de faire de leur mieux pour élever leurs enfants comme ils peuvent, tout en leur apprenant la vie de manière assez originale.
D’ailleurs Louie est beaucoup plus cynique que Better Things. Certes la série porte un regard sur les problèmes du quotidien, mais sans tout autant porter un jugement radical. Les situations sont plutôt montrées telles qu’elles sont et chacun peut facilement se reconnaître à chaque instant.
Devant la série on sourit parfois, on rit rarement. Ce sont plutôt des situations cocasses, mais ce n’est pas la grande marade. Une certaine poésie se dégage dans certaines scènes, on est loin de la folie qu’on a pu retrouver dans certains épisodes de Louie (cette scène avec l’hélicoptère…). Ce n’est pas un reproche, c’est juste que les séries sont finalement assez différentes dans le propos et dans la mise en place. Better Things donne plus de place au réalisme terre-à-terre, sans trop romancer les situations qui peuvent arriver à tout un chacun. C’est un regarde plus objectif sur la vie. D’ailleurs nous sommes plus face à une série de sketchs qui s’enchaînent les uns après les autres, sans pour autant avoir de lien entre eux, seulement une chronologie d’événements. Cela donne une certaine dynamique à l’épisode et rappelle les procédés du stand-up.
Bref, si Better Things manque encore d’une bonne dose d’humour, les personnages et les situations sont assez touchantes. On se retrouve tous dans ces scènes du quotidien, mais elles restent un peu trop basiques et la série mériterait de sortir un peu de la case où elle s’est confinée.
Better Things souffre de la comparaison avec Louie