Braindead, adapté du comics du même nom et diffusé sur CBS, suit Laurel Healey, sœur du sénateur Luke Healy, alors qu’elle va à contre cœur travailler au gouvernement, qui lui-même connait une énorme crise budgétaire. Dans le même temps, une météorite s’écrase en Russie et est rapatriée au Smithsonian pour être étudiée. Des phénomènes étranges vont se dérouler autour d’elle. En effet, des fourmis extraterrestres sont sorties de la météorite et ont décidé de manger le cerveau et de prendre le contrôle des membres du gouvernement.
Les fourmis sont démocrates et écoutent The Cars. C’est comme ça qu’on pourrait résumer la folie derrière Braindead. Malgré cela, je suis assez partagée devant ce pilot.
En voyant tous les teasers annonçant la série, je m’attendais à voir un épisode très pop, très drôle et très rythmé. Ce n’est pas vraiment ce que j’ai vu avec le pilot. J’ai trouvé que l’épisode mettait assez de temps pour installer son histoire. Nous avons beaucoup de temps consacré à l’état de la politique aux Etats-Unis, sur la crise, et sur la vie familiale des Healey. Mais finalement, on ne voit pas vraiment le cœur du problème : les fourmis aliens.
Si le pilot comporte quelques moment assez funs et gores en mode explosion de cerveau, on a l’impression que la série se retient, alors qu’on attendrait d’elle qu’elle se lâche complètement pour nous livrer un objet qui ne se prend pas du tout au sérieux et qui serait complètement jouissif comme un Scream Queens. Malheureusement, même si la série est étiquetée comédie, elle prend plus l’apparence d’un drama.
En effet, la série n’est pas vraiment drôle. Il n’y a pas de bonnes punchlines faites pour déclencher ne serait-ce qu’un sourire. Seules les quelques situations que je viens d’évoquer sont assez surprenantes et rigolotes pour lâcher un peu de lest. Et pourtant, il y a une certaine ambiance générale qui nous fait sentir qu’il serait possible que plus tard nous ayons quelque chose de vraiment désopilant. Comme si la série prenait le temps de se mettre en place avant de vraiment exploser.
Ce qui fait aussi que la série se la joue sérieuse, c’est ce côté très critique envers la politique actuelle des Etats-Unis. Braindead prend le parti de donner un certain réalisme dans son histoire en utilisant des passages télévisés de Bernie Sanders, Hilary Clinton ou encore Donald Trump. Même les images de la chute de la météorite sont de vraies images qu’on a pu voir circuler sur internet il n’y a pas si longtemps. Le procédé est vieux comme le monde : mettre des images du réel au milieu de la fiction pour montrer au spectateur ce qu’il peut arriver près de chez lui, et ainsi le toucher encore plus. Procédé vieux certes, mais qui fonctionne comme ici, parce que c’est bien fait et que ça apporte vraiment quelque chose à la narration.
Au niveau du casting, on brille parmi les étoiles. Mary-Elizabeth Winsted est formidable dans le rôle principal. Elle a cette petite étincelle pétillante dans les yeux, cette malice qui nous intrigue. Elle apporte vraiment une dynamique dans la série. On retrouve aussi deux autres têtes très connues. Dany Pino dans le rôle du sénateur est aussi très bien, un petit côté Bradley Cooper dans Limitless avec cette assurance et ce côté charmeur. Nous retrouvons aussi Tony Shaloub dans le rôle de l’opposition, Red Wheatus, un alcoolique complètement à côté de la plaque. J’adore quand Shaloub joue des personnages dégueulasses, il le fait tellement bien. D’ailleurs il a cette force de pouvoir jouer n’importe quoi, et la série utilise très bien cette capacité.
Braindead est une série que je vais suivre. Elle a su titiller ma curiosité grâce à son scénario. Mais je regrette seulement que la série n’ose pas se lâcher complètement, qu’elle se retienne de faire un show vraiment pop et drôle. Peut-être que la suite prendra plus d’assurance, en tout cas c’est ce que je souhaite.
Braindead : les fourmis sont nos amies. J’aime les fourmis.