Childhood’s End : SyFy tient le bon bout

Bon tout d’abord soyons honnête : Childhood’s End n’est pas réellement une série, il s’agit plus d’une mini série qui pourrait éventuellement servir de base à quelque chose (au même titre qu’Ascension l’année dernière). Néanmoins je vais en parler quand même, et uniquement du premier épisode, comme c’est la règle ici. Car je suis un peu chez moi ici et je fais bien ce que je veux OKAY ? Donc Childhood’s End c’est l’adaptation du roman éponyme de Arthur C. Clarke, nommé Les Enfants d’Icare par chez nous. Arthur C. Clarke n’est pas l’auteur le plus compliqué à adapter, mais par contre c’est un sacré génie, et c’est pile ce qu’il faut à Syfy pour remettre le pied dans la SF bien fichue.

Petit résumé : 2014, des vaisseaux géants apparaissent au dessus de toutes les grandes villes de la planète. Ces vaisseaux sont les représentants d’une race qui, selon leurs dires, est venue guider les terriens vers un avenir meilleur, sans violence, pour régler tous les soucis de notre bonne vieille planète. Commençant par mettre un terme à tous les conflits sur la planète, ils choisissent vite un représentant pour communiquer avec l’Humanité : Ricky Stormgren, un fermier banal du fin fond du Minnesota. Mais très vite des doutes s’installent : sont-ils vraiment pacifiques ? Quels sont leurs intentions sur le long terme ? Et pourquoi ne se montrent-ils pas ? En attendant les Overlords, tel est le nom que la presse leur a donné, améliorent la vie sur Terre, offrant technologies, nettoyant l’atmosphère, réglant la pollution et globalement transformant la planète en Eden.

Je n’ai pas lu le roman, ce qui en soit est une bonne chose car sinon je partirais avec un à priori négatif. Ce que je peux vous dire, à partir de mes errances wikipediennes, c’est que globalement la minisérie est assez respectueuse, changeant certaines choses pour, très logiquement, rendre la mini série plus télégénique. N’oublions pas que le roman date de 1953, et que des changements sont obligatoires pour rester d’actualité.

Maintenant que ceci est clarifié rentrons dans le cœur du sujet : elle vaut quoi cette mini série ? Elle vaut que ce n’est pas ce que Syfy a fait de pire. Bien au contraire. Y’a de la qualité. Et c’est franchement rafraîchissant. Après la déception Ascension l’année dernière (leur dernière mini série d’hiver), je vois que la chaîne retrouve un peu des équipes qui connaissent leur sujet et savent écrire de la SF pour la télévision.

Alors évidemment nous retrouvons l’intégralité des problèmes de Syfy : au beau milieu de bonnes idées de hardcore SF, on a du soap, ou des dialogues à exposition forcée, voir des clins d’œils BIEN TROP appuyés à une œuvre culte d’Arthur C Clarke : 2001. Il y a aussi ce problème propre à Syfy que je ne comprends sincèrement pas. Pour une chaîne du câble, donc ils ont le droit à plus de libertés que sur les networks, ils sont INCAPABLES de nous trouver des réalisateurs originaux. Nous sommes donc face à une photographie, et à une réalisation banale, lisse, et franchement pas emballant du tout.

Maintenant que les soucis sont abordés, regardons ce qui marche là dedans. Ma foi le matériel de base ! Difficile de louper quelque chose lorsqu’on adapte un génie comme Clarke. Je ne vous révélerai pas le twist final, mais gardez juste à l’esprit que c’est PILE ce qui rend le roman de Clarke intéressant, au delà du postulat de base. Postulat qui fera inévitablement penser à V, mais oui, cette série des 80’s. Bah c’est normal car V s’inspire du roman (y’a même un petit clin d’œil rigolo : quand il s’agit de nommer les aliens une journaliste propose « les Visiteurs »). Maintenant l’épisode ne répond qu’à très peu de questions, mais est suffisamment intriguant pour que j’ai envie d’aller voir la suite, vite, très vite. A oui, et point très positif, les effets spéciaux sont franchement bluffants, ça change de Defiance et ses CGI rendus sur un Atari 2600 en train de cramer.

Bref si vous aimez la SF classique, foncez. Si vous aimez la SF télévisuelle, foncez. Si la SF ça vous fait chier, bah je sais même pas pourquoi vous lisez des trucs qui concernent Syfy. Je ne cris pas à la mini série du millénaire, mais c’est un petit moment de télévision sympathique, et puis il y a que trois épisode d’1h30, parfait pour passer les longues soirées d’hiver ! Et à défaut de vous faire kiffer la race, elle pourrait, comme pour moi, vous donner envie de lire le roman !