Heroes Reborn : hail to the Kring ?

télé pilotCette catégorie s’appelle : Pilot d’Essai. On parle de Pilots. De nouvelles séries. La question est : Heroes Reborn est-elle une nouvelle série ? Comme la critique, la réponse est compliquée. Alors que vaut cette suite à Heroes, une des grandes victimes de la grève des scénaristes de 2007, mais aussi précurseur dans son genre ?

 

Heroes s’était perdue sur ses dernières saisons. A l’époque je ne suivais pas mes séries comme je le fais actuellement, donc je n’ai pas vu les sus dites dernières saisons, j’avais dû arrêter à la saison 2. De ce que j’ai lu par ci, par là, la série de Tim Kring était partie dans des délires de conspiration, et de surenchère, qui finalement la rapprochait plus de son inspiration originale : les comics.

Heroes Reborn a le cul entre deux chaises. En premier lieu elle doit faire suite à la série, donc prendre en compte les lignes narratives parties dans tous les sens en fin de saison 4 (en particulier, et là c’est important : la révélation au grand jours des Evos, les supers humains). Mais Tim Kring essaye visiblement de reproduire ce qui avait fait la force de la saison 1 de la série : suivre un groupe de personnes découvrant, ou faisant face à leurs pouvoirs.

"Avant j'étais agent secret, mais ça c'était avant"
« Avant j’étais agent secret, mais ça c’était avant »

Ce qui donne quelque chose d’étrange : d’un côté nous avons des tranches de vie de ces personnages, leur quotidien avec leur pouvoir, ou en côtoyant des personnes avec pouvoirs. De l’autre nous avons de longs dialogues exposant la situation de l’univers de la série, surtout par la bouche de Noah Bennet (Jack Coleman). Et la situation est compliquée.

Dans les 5 ans séparant les deux séries, les Evos ont vu leurs droits s’étioler progressivement. Un an avant les évènements de Reborn, à Odessa Texas, Primatech (la société qui connaissait l’existence de supers humains, pour laquelle travaillait Noah Bennett) organise un congrès pour discuter des droits des Evos, et invite le maximum de personnes. S’en suit un attentat sanglant, dans lequel il semblerait que Claire Bennett soit tuée. Mohinder Suresh et des activistes sont accusés, les Evos sont mis au ban de la société, obligés de se recenser. Des milices se mettent en place pour les chasser et les tuer.

"Parle a ma main"
« Parle a ma main »

En gros nous en sommes là, au moment où débute la série. Pour les amateurs de Marvel ce n’est pas sans rappeler Civil War. Et ce long résumé est significatif du problème de la série : son univers est bien trop compliqué (car là j’ai fais un résumé concis, j’oublie plein de choses !). Alors l’attentat d’Odessa est un moyen comme un autre de simplifier l’intrigue, en détruisant Primatech, et en permettant de se centrer sur une poignée de personnages obligés de se cacher, mais il n’empêche que sans une connaissance préalable, certains points de la série vous échapperons. Heureusement l’article wikipedia de la série est fort complet (en anglais) et n’oubliez pas de regarder la web série Heroes Reborn : Dark Matter, qui a le mérite d’expliquer clairement l’attentat et l’aspect « complot » de la série.

Maintenant abordons le reste. Ce qui rendait intéressante (et oui je suis obligé de comparer) la saison 1 de Heroes, c’était les personnages. Des gens normaux, en apparence, confrontés à l’incroyable. Classique, mais si le scénariste se démerde c’est super. Hélas, ici les personnages sont très stéréotypés. On y retrouve le lycéen qui doit cacher ses pouvoirs, les révèle à sa jolie amie (elle a même un copain gros dur, pas si méchant au fond), y’a aussi l’ancien soldat en PTSD, qui découvre un secret sur son frère récemment mort, sans oublier la japonaise, une Hiro au rabais.

Hiro au rabais, pas cher
Hiro au rabais, pas cher

Mais voilà … malgré tout j’ai pas pu m’empêcher d’apprécier. Évidemment c’est pas la série du siècle, et clairement pas ce qu’on fait de mieux en matière de super héros à la télé, et on est très loin de la saison 1 de la série originale, mais voilà …. j’ai passé un bon moment. L’épisode (1h30 quand même) est passé comme une lettre à la poste, je ne me suis pas ennuyé, j’ai souris, je me suis interrogé. Sans compter que la série profite d’une réalisation de qualité, malgré quelques soucis d’inserts de cartons, qui semblent avoir été fait en vitesse sur Premiere. Ne me demandez pas pourquoi, mais oui j’ai une certaine tendresse pour cette série. Je continuerais probablement.

Alors cela veut-il dire que je vous la conseille ou pas ? Et bien comme le scénario de la série, la réponse est complexe. Bon déjà : si les super héros vous en avez ras le bol, passez votre chemin, voilà c’est simple. Si vous voulez revoir la saison 1, revoyez la saison 1, et ne regardez pas. Si vous voulez juste retrouver les personnages que vous appréciez de la série originale allez y. Et si vous voulez juste une série regardable, avec mystères et tout, choisissez en fonction de votre ressentis vis à vis des trailers et de ce que vous lisez ça et là. Mais n’oubliez pas qu’il peut être compliqué de se plonger dans l’univers de la série sans avoir vu ce qu’il y avait avant, compliqué mais pas impossible, et gardez à l’esprit qu’il y a de bonnes séries du même genre qui viennent de commencer (Limitless et Blindspot par exemple) qui ne vous demandent pas une connaissance préalable.

Tritri

Râleur, bercé trop près de la bibliothèque de SF, et le pire cauchemar de mes collègues quand vient le moment de corriger mes articles. La seule chose à retenir c'est que j'ai raison, mais vous ne le savez pas encore.

1 Comment

  • Dans cette suite, Heroes Reborn a perdu en maturité : les nouveaux EVOS sont quasiment tous des ados et on est loin de la profondeur (et complexité) psychologique de la Saison 1 de Heroes. Bref Tim Kiring s’est un peu planté comem Marvel qd ils ont essayé d’imaginer des successeur au X-Men… La webserie permettait d’espérer quelque chose d’autre… Plutôt déçu, hélas, est très énervé par le clicheton japonais…

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