Tirée du célèbre roman de Umberto Eco (50 millions d’exemplaires vendus), la série raconte l’enquête d’un moine franciscain aux méthodes Sherlockholmesques (et qui s’appelle Guillaume De Baskerville tiens tiens) suite à d’étranges meurtres perpétués dans une abbaye bénédictine. Aidé par un jeune assistant, Adso Von Melk, qui fuit son père, il va découvrir un secret qui dépasse son imagination.
Adapté avec brio au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 1986, Le Nom de la Rose est la première création de la nouvelle collection de séries longues d’Orange, OCS Originals. C’est donc un sacré pari pour la plateforme qui choisit là une histoire ultra connue pour lancer sa marque et risque donc l’analogie avec l’oeuvre d’Annaud. Et si la série est prenante et de bonne facture, elle souffre quand même de cette comparaison.
Le plus flagrant concerne la réalisation. Même si la qualité des images n’est pas à remettre en cause (notamment grâce aux décors superbes), on est loin de la beauté baroque du film qui participait au mystère et lui a donné sa spécificité. La série est bien filmée mais tout cela est presque trop propre, on ne ressent pas assez le malaise à travers l’image et la lumière. C’est sage, trop sage. Le réalisateur Giacomo Battiato fait tout pour jeter le trouble, notamment avec montage très découpé, mais ça n’a pas la puissance escomptée. Au niveau casting c’est le personnage de la « sauvageonne énigmatique » qui est le plus symptomatique de ce manque de folie. Là où elle était hypnotisante et troublante malgré sa saleté dans le film, elle manque cruellement de charisme et est beaucoup trop aseptisée dans la série. Elle n’a absolument pas l’air de vivre dans la forêt (ils lui ont mis deux vagues traits noirs pour simuler la saleté) et n’ensorcèle personne tant son jeu manque d’engagement.
Le reste du casting est par contre impeccable, avec en tête John Turturro (The Night of) qui donne à son personnage un second degré très plaisant. Cet acteur sait tout jouer et capte l’attention comme peu de comédiens peuvent le faire. Rupert Everett est méconnaissable dans son rôle d’inquisiteur sans scrupule. Il interprète à merveille ce « méchant » et sait se montrer inquiétant comme il faut pour donner un peu de sel à la série. Richard Sammel (vu dans Un Village français ou encore OSS117) joue une partition qu’il connait bien puisque proche de ses rôles de méchant dans ses séries précédentes, mais il le fait parfaitement. Et tous les nombreux seconds rôles d’envergures interprétés entre autres par Michael Emerson (Lost), Tcheky Karyo, Stefano Fresi ou James Cosmo (Game of Thrones) font également le travail pour donner un ensemble cohérent et auquel on adhère facilement.
Au final, la série vaut le coup d’oeil grâce à ses décors superbes, ses acteurs crédibles et surtout son histoire toujours aussi captivante et complexe. Il manque juste le petit pep’s, une once de folie qui lui permettrait de se hisser au niveau du film dont elle est l’héritière. Mais en tout cas ce premier galop d’essai OCS Originals montre toute l’étendue de la qualité qu’une co-production européenne peut apporter à la série en Europe. Et rien que pour ces perspectives alléchantes, le Nom de la Rose mérite d’être vu.
Le Nom de la Rose sera diffusé à partir du 5 mars sur OCS Max.
Le Nom de la Rose : la série OCS Originals est-elle au niveau du film ?