Limitless : à regarder sans limite

télé pilotLimitless est l’adaptation et la suite du film du même nom. On suit l’histoire de Brian Finch, un peu looser, à qui on va proposer une prendre une petite pilule, une drogue nommée NZT, qui permet de s’activer le neurone. Ses capacités extraordinaires vont lui permettre de faire des trucs supers chouettes, mais, manque de bol, plusieurs autres personnes qui ont avalé le cacheton se sont faites assassiner. Et Brian, mauvais endroit, mauvais moment, est soupçonné du meurtre.

 

Dans le fond, cette série n’a pas un objectif très original : un personnage très ordinaire, à qui il va arriver quelque chose d’extraordinaire, et du coup il va faire équipe avec les forces de l’ordre. Certes c’est déjà vu, mais quand elle est bien faite, on ne crache pas sur la soupe de mémé.

Celle-là tu la fait tomber, tu la retrouve plus jamais.

Pour réussir le tour de force de me faire garder les yeux ouverts, la série a réussi à manager pas mal de point que je vais vous lister ci-dessous.

Tout d’abord on ne nous expose pas le teneur du plot en un bloc, au tout début, comme le font beaucoup de pilots. Non, d’abord on nous plonge dans l’action (une course poursuite en l’occurrence) qui a le pouvoir d’éveiller notre curiosité. Pourquoi courent-ils ? Quel est l’enjeu ? Nous voulons des réponses monsieur le Président !

Une fois le téléspectateur hameçonné, on va le prendre par les sentiments. C’est ainsi que Limitless nous présente le personnage principal, un jeune homme pas très brillant, mais qui avait au moins ça de vouloir réaliser son rêve. Mais comme pour nous tous, la vie passe, et tout ne se déroule pas toujours comme on l’avait prévu. Un gars comme on pourrait tous l’être en sommes. Du coup on a de la sympathie pour lui. Et puis on nous présente sa famille, aimante, qui l’a toujours encouragé. Mais voilà, papa tombe malade et personne ne sait vraiment ce qu’il a. Ça y est téléspectateur, tu peux pleurer.

Sisi la famille !
Sisi la famille !

Toute cette présentation est faite avec l’appuie, en voix off, du personnage principal. J’étais prête à râler (encore) qu’on nous servait cette recette à toutes les sauces. Mais pour une fois, cette présentation est faite intelligemment. La voix off ne fait pas seulement souligner ce que l’image montre. La voix explique, l’image nous fait tantôt rire, tantôt nous émouvoir. Pourquoi ? Parce que le montage est efficace et original.

D’ailleurs ce montage apporte une valeur à l’esthétique déjà très soignée de la série. Si les plans sont posés pratiquement toujours de manière très classique, on a parfois des instants de beautés, comme le plan où il prend la première pilule, plan qui a été repris dans tous les teasers. Mais ce n’est pas le seul. Un autre point positif est l’effet zoom à l’infini qui non seulement est très joli, mais apporte une façon originale de faire la transition entre deux séquences. Enfin, le changement de colorimétrie lorsque le personnage est sous NZT apporte un petit plus, même si en soi, ce n’est pas très utile.

C'est schtroumpfement beau.
C’est schtroumpfement beau.

Au niveau du scénario, le plot met l’épisode entier à se dévoiler. C’est une bonne chose puisque nous avons ainsi tout le temps de comprendre les enjeux, à la fois pour Brian et son père, et à la fois du côté du FBI. Grâce à cela nous avons donc un épisode très digeste. Et on ne s’ennuie pas ! On passe d’une action à une autre de manière très fluide et en même temps très rythmée.

Enfin je terminerai sur un petit trick que j’aime beaucoup et qui fait éviter des lourdeurs dans le scénario : le dédoublement de personnalité. Quand, dans une série, vous avez un personnage très intelligent qui fait une déduction, ce personnage doit l’expliquer pour le spectateur. Le plus souvent on utilise un side kick à qui le héros expose sa théorie. Ici le personnage principal est le plus souvent seul. Du coup, il fait ce que nous faisons tous : il se parle à lui-même. Mais pas juste dans sa tête, il se dédouble. C’est non seulement plus sympa à regarder, mais cela donne une fluidité au dialogue. Un monologue aurait été beaucoup plus lourd.

J'ai pas mentionné Bradley Cooper ? Il y a Bradley Cooper.
J’ai pas mentionné Bradley Cooper ? Il y a Bradley Cooper.

Limitless n’est sûrement pas la série de l’année, peut-être même pas la série du mois. Mais pour une fois nous avons une adaptation qui tient la route, dont le traitement est de qualité et qui, ma foi, se laisse bien regarder.

 

elodierhum

Tortionnaire en chef. J'ai attaché les autres contributeurs du site dans ma cave. Pendant ce temps là, je me nourris de comics et de beaucoup, mais alors beaucoup (trop ?) de séries. Sinon je fais vachement bien les crêpes.

1 Comment

  • La bonne surprise dans les séries bateau de la rentrée avec un scénario du type « le civil qui aide la police ou le FBI grâce à un don ». Pour l’esthétique et la construction du scénario c’est un cran au dessus de Blindspot (seule la scène d’intro vaut vraiment le « coup d’oeil ») et largement mieux fichu que Minority Report (ça n’est pas bien difficile).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Wrecked : la parfaite parodie de Lost

[Pilot] Cloak & Dagger : pas si super, pas si héros

[Pilot] Time After Time, H.G. Wells se retourne dans sa tombe

[Pilot] Truth Be Told : la série qui surfe sur la vague du true crime