Birdgirl est une comédie animée créée par Christina Miller, Michael Ouweleen, et Erik Richter, et diffusée sur Adult Swim. On y suit Judy Ken Sebben, alias Birdgirl, qui le jour est une avocate assez ennuyeuse, mais la nuit elle laisse place à son alter ego survolté, Birdgirl, pour sauver la ville de ses criminels. Alors qu’elle apprend le décès de son père, CEO de Seben & Seben, l’entreprise où elle travaille, elle découvre que celui-ci a nommé une remplaçante avant de décéder : Birdgirl (et pas Judy). Sauf que Birdgirl n’a pas forcément les qualités et les compétences requises pour endosser le rôle…
Au cast voix, on retrouve Paget Brewster (American Dad, Ducktales…) dans le rôle de Birdgirl, Rob Delany (Catastrophe), John Doman (City on a Hill), Kether Donohue (B Positive), Negin Farsad (High Maintenance), Tony Hale (Harley Quinn), et Lorelei Ramirez (Los Espookys).
La série est en fait un spinoff de la série Harvey Birdman: Attorney at Law, une autre série animée d’Adult Swim, diffusée de 2000 à 2007, et qui sortait des studios Hanna-Barbera. Comme son nom l’indique, l’histoire suivait le super-héros Harvey Birdman alors qu’il donne un nouveau tournant à sa vie en devenant avocat.
Et si vous êtes familier des dessins-animés Hanna-Barbera, vous savez à quoi vous attendre. Bah oui sauf que non. Ce spinoff n’a vraiment rien à voir avec l’original.
Tout d’abord l’animation a été modernisée mais en perdant tout le charme de l’original. Tout a été lissé et on ne retrouve plus vraiment le côté pop et décalé des originaux. A part le costume de Birdgirl qui reste quasiment le même que celui de Birdman, le reste a été très classisé.
Si ce qui définissait ce genre d’animé était en partie leur folie, se permettre de rendre n’importe quoi possible puisqu’on est dans une animation déjantée, ici Birdgirl a le cul entre deux chaises. D’un côté, le personnage reste extravagant, énergique et permet la mise en place de gags cartoonesques classiques. Mais le tout est poussé à l’extrême, en devenant énervant et épuisant. Si vous avez regardé Ducktales, vous connaissez la voix de Della Duck (par Paget Brewster qui fait ici Birdgirl), qui est déjà un personnage excentrique et excité mais assez dosé, avec des moments plus calmes et réfléchis. Doublez l’état d’excitation de Della et vous avez Birdgirl, mais sans les moments de respiration. De l’autre côté, le reste des personnages est d’un classique à mourir et passe à la trappe.
Côté humour, la série peine à nous faire sourire. On passe 20 minutes à regarder Birdgirl gérer une entreprise en passant à travers les murs et les fenêtres et en fracassant tout le mobilier. C’est le gag principal. Hanna-Barbera nous avait habitué à des personnages hauts en couleur sans se soucier de toute logique et crédulité. Ici, tous les personnages sont des costard-cravates, et on a un chien avec un costard et un chapeau dont la seule blague est « qu’est-ce que j’en sais ? Je suis un chien ».
Bref, Birdgirl a lavé tout le sel qui faisait le charme de ce genre de dessin animé pour adulte. Même du côté du propos, venant d’Adult Swim on s’attend à une critique sociale acerbe à base d’humour tranchant. Ici la série se contente d’être dédaigneuse envers les jeunes générations sans apporter d’argument quelconque, ou d’autre point-de vue.
A éviter donc.
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