Incorporated, diffusée sur Syfy, se déroule en 2074 où le changement climatique a ravagé le monde, causant plus ou moins l’apocalypse. Mais les grandes entreprises de ce monde ont repris le pouvoir, de manière assez tyrannique il semblerait. Soit vous travaillez pour eux et vous avez la belle vie, soit vous ne travaillez pas pour eux et vous devrez vivre au milieu des ruines, vous battre pour manger et pour tout simplement survivre. De plus, ces entreprises se battent entre elles pour avoir le contrôle total du marché et des ressources naturelles.
Nous allons suivre Ben Larson (Sean Tale), employé d’une grande corporation, qui est en fait un agent infiltré et qui tente de monter les échelons pour faire imploser le système. Dans le même temps il recherche son ancienne copine, dont il a perdu la trace on se sait trop comment.
Vous savez que chez Syfy nous avons deux catégories de séries : celles qui sont génialement biens, comme Channel Zero dernièrement, et celles qui méritent de descendre directement aux archives de l’enfer, comme par exemple 80% de leurs productions. Incorporated fait partie de la seconde catégorie.
Pourtant l’intention n’était pas mauvaise. Le plot était assez intéressant et pouvait résonner avec notre actualité. Mais la série tombe trop facilement dans le cliché du genre et n’apporte rien de nouveau.
Ce qui est drôle, c’est qu’Incorporated mélange à la fois les codes de l’utopie comme on pouvait la voir dans les années 70 et 80 – avec des technologies qui font rêver et un paysage radieux – contenu dans la zone verte, celle des multinationales, et utilise aussi les codes des films/séries apocalyptiques dans la zone rouge, en dehors des entreprises. Le contraste est intéressant, l’idée bien vue, le problème c’est que ce n’est pas assez utilisé et qu’on voit bien que tout a été pioché ailleurs. Tout ce qui se trouve dans la zone rouge, lieu de décadence avec des putes, de la drogues et du free fight en cage, n’a pas d’identité propre. On dirait même les décors de Section Zero, pour ceux qui n’ont malheureusement pas réussi à oublier cette série. Pour ce qui est de la zone verte, c’est très joli, inspiration rally du tea party , les effets spéciaux sont très corrects, mais là encore il n’y a pas d’idée nouvelle. Les voitures autonomes, les écrans transparents, toute sorte d’objet connectés… On connait tout cela, et c’est même trop proche de notre réalité, la série ne pousse pas assez loin à mon avis.
On a aussi le problème du casting. Si les rôles secondaires sont franchement mauvais, le casting principal tente de partager quelque chose. Malheureusement c’est très plat, personne ne sort vraiment du lot. Tout cela n’est pas aidé par les dialogues qui parfois frisent le ridicule, on se croirait dans une série B.
Il faut avouer que les rares scènes de baston sont très belles et bien réalisées. Du coup c’est ballot que ce ne soit pas le sujet de la série.
Incorporated n’est pas un ratage complet mais elle ne restera sûrement pas longtemps dans nos mémoires. Oust ! A la cave de Syfy !
[Pilot] Incorporated : une belle boîte vide