Patrick Melrose est une mini-série en 5 épisodes scénarisée par David Nicholls (Far From The Madding Crowd) et Edward St Aubyn (Mother’s Milk), et réalisée par Edward Berger (Deutchland 83). La série est adaptée du roman de St Aubyn. On y suit Patrick Melrose, incarné par Benedict Cumberbatch (Sherlock), un héroïnomane issu d’une famille bourgeoise, qui apprend que son père abusif est décédé. Il va donc faire le voyage vers New-York pour récupérer ses cendres. Patrick est un personnage peu adapté à la vie sociale, constamment sous dope, même s’ilcroit toujours qu’il peut devenir clean… avant de retomber dans les griffes du loup.
Au casting on retrouve aussi Jennifer Jason Leigh (The Hateful Eight) dans le rôle d’Eleanore, la femme de Patrick, qu’on croirait tout droit sortie d’une publicité des années 30 pour une cuisinière. On pourra voir aussi Hugo Weaving (Le Seigneur des Anneaux) dans le rôle de David, le père de Patrick.
J’ai beaucoup aimé ce premier épisode de Patrick Melrose, même s’il est un poil long (les épisodes durent 1h). La série possède la qualité de savoir très bien doser l’humour par rapport au drame, surtout quand il est question d’un sujet aussi grave que l’addiction, et montré de manière aussi crue.
On retrouve la patte anglaise qui a su prendre le meilleur de Trainspotting, autant dans la narration que dans la manière de filmer. Ici, le trip n’est pas montré comme un monde psychédélique avec des effets d’images déformées ou jouant sur les couleurs. Ici on montre le côté sale, le bad trip du début jusqu’à la fin, les hallucinations, la douleur, et les causes psychologiques qui ont mené Patrick à se shooter.
Ce côté très dur est contre-balancé par un humour noir très drôle. Entre les mimiques de Cumberbatch, les punchlines de son personnages envers la bourgeoisie qu’il hait… Ce qu’il y a de plus intelligent, c’est cette dynamique qui est mise en place entre Patrick et les différentes voix dans sa tête. C’est un dialogue parfois fou, parfois rempli de sens, et parfois désopilant. Melrose est perpétuellement à côté de la plaque, et même quand il a l’air de sortir une phrase dotée d’une sagesse extraordinaire, on n’est pas vraiment sûr que ce ne soit pas juste une citation dénuée de sens pour lui à ce moment là. On retrouve aussi des moments complètement burlesques, comme lorsque Melrose fait une crise de manque et tente de se planquer en se mouvant tel un pantin désarticulé.
Enfin, on assiste aussi à une réalisation très soignée. Les plans sont beaux, remplis de sens.
Patrick Melrose est donc une mini-série qu’il faut absolument voir, autant pour le jeu impeccable de Cumberbatch, que pour les dialogues aux petits oignons et la réalisation très belle. Vous n’avez pas d’excuse, il n’y a que 5 épisodes.
[Pilot] Patrick Melrose : une série dopée mais pas daubée