[Pilot] Raised By Wolves : un nouveau délire d’illuminé ?

Raised By Wolves est un drama de science-fiction créé par Aaron Guzikowski (The Red Road) et diffusé sur HBO Max (elle sera diffusée sur Warner TV en France avant la fin de l’année). La série était très attendue car réalisée par Ridley Scott, maître de la science-fiction futuriste. Trois épisodes ont été diffusés lors du lancement et la suite sortira à raison d’un épisode par semaine. Personnellement, je me suis arrêtée à la fin du premier épisode. Alors de quoi parle-t-il ? Deux androïdes, Mother (Amanda Collin) et Father (Abubakar Salim), atterrissent, non sans heurt, sur une planète désertique et aride afin d’engendrer des humains, une espèce en voie de disparition. Sauf que la planète est assez hostile : il n’y a rien, le sol n’est pas vraiment fertile, le climat est difficile, et il y a des trous immenses un peu partout. Petit à petit, sur les 6 enfants « nés », il ne va en rester qu’un, Campion (Winta McGrath) qui nous raconte l’histoire en voix off.

Ce premier épisode va surtout narrer la création et la survie de cette famille hétéroclite et nous donner quelques bases sur l’univers présenté. Les humains ne sont plus très nombreux et ont dû fuir la planète à bord d’une arche. Le peuple se divise en deux catégories : les croyants au culte du Mithracism  – ceux qui « suivent le bon chemin » et qui ont eu les moyens de s’enfuir -, et les non croyants – des parias, mis au banc de la société, et qui n’ont en majorité pas pu s’échapper de la planète.

J’attendais beaucoup de cette nouvelle série qui promettais d’être ambitieuse et de créer un univers riche et peut-être complexe. Quelle ne fut ma déception !

La série adopte une esthétique assez tranchée. On sent l’inspiration des films de science-fiction des années 70 et 80, notamment au niveau des décors artificiels telle que l’habitation, les vaisseaux, les tenues des androïdes, ou même dans la réalisation. Sauf que ce côté kitch se heurte à un certain souhait de modernité, notamment dans les effets spéciaux, ce qui donne un rendu assez étrange et plutôt moche.

D’ailleurs les effets spéciaux numériques sont dans l’ensemble assez raté, ce qui est très dommage car les effets physiques peuvent être très beaux. Toute la scène dans l’esprit de Mother ou elle vole au dessus d’une ville apocalyptique est digne d’un épisode de Once Upon a Time. Et nous sommes toujours entre deux eaux, à nous demander si le côté désuet est voulu ou non, comme dans le tout début de l’épisode ou la navette s’écrase au fond du trou, dans un effet d’accélération et de jump cut. Cet effet est forcément voulu, pas dû au hasard, et était totalement dispensable. Alors pourquoi le mettre alors que le résultat est catastrophique ? Je pense qu’il y a eu un problème de ratio ambition / budget. Pour preuve, une des scènes où apparaît le vaisseau est emprunté aux rushs de Prometheus.

La même sensation se fait ressentir avec le jeu des acteurs, du moins des acteurs adultes. Le personnage de Mother est vraiment particulier. L’actrice débute avec un jeu très froid, mécanique, pour ensuite montrer une part d’humanité face à un bébé qu’on pensait d’abord mort né. Et puis les deux facettes vont se mélanger, se chevaucher, sans vraiment avoir de sens, jusqu’à ce qu’elle sombre dans la folie. Et j’ai envie de dire : pourquoi pas. Le personnage est très intéressant comme ça, même si le jeu de l’actrice reste assez inégal. C’est un robot, je comprend le parti pris. Mais alors pourquoi les deux autres androïdes que nous verront dans l’épisode ne ressemblent pas du tout à ça ? Father me fait un peu penser aux robots de Humans : ils ont une démarche mécanique, mais font preuve de qualité humaines comme l’humour, tout en basant leurs actions sur une pensée logique et mathématique.

On sent que Raised By Wolves a de l’ambition ; créer un univers complet en traitant des thèmes du futur de l’humanité, de la politique, de la théologie, et de la survie de l’espèce. Néanmoins, elle le fait de manière très maladroite, presque amateur par moments. On a parfois l’impression de se retrouver devant un téléfilm un peu nul. La scène de boucherie dans le vaisseau me rappelle ces nanars qui n’ont d’autre argument que le gore à présenter.

Pour l’instant, la série est vraiment une grosse déception et un gros ratage à mon sens. Même si le projet venait comme une grosse production, en mettant en avant le nom de Ridley Scott à la réalisation, quelque chose à vraisemblablement foiré à un moment donné.

elodierhum

Tortionnaire en chef. J'ai attaché les autres contributeurs du site dans ma cave. Pendant ce temps là, je me nourris de comics et de beaucoup, mais alors beaucoup (trop ?) de séries. Sinon je fais vachement bien les crêpes.

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