The Deuce, diffusé sur HBO, se déroule en 1971 à Time Square, et suit plusieurs personnages entre sexe, drogue, et pas du tout de rock n’ roll. On y voit James Franco qui joue à la fois Vinnie et Frankie, deux frères. Vinny cumule les jobs pour subvenir à sa famille, travaillant dans deux bars. Frankie est le loubard des deux, parieur invétéré, qui laisse des dettes partout où il passe. On retrouve aussi Maggie Gyllenhaal dans le rôle de Candy, une prostituée avec un sacré caractère, qui refuse d’être sous la coupe d’un pimp, mais qui doit souvent en payer le prix. Je vous en passe mais il y a encore énormément d’autre personnages que je vous laisse découvrir.
Le pilot est long, très long. Il dure 1h30 et pourtant on ne regarde pas sa montre toutes les deux minutes. Je pense que c’est surtout dû au fait qu’il y a énormément de personnages et donc qu’on passe de l’un à l’autre sans qu’il n’y ait de longueurs.
La série est créée par David Simon (The Wire, Treme) et on y retrouve bien son modèle. Un premier épisode très long, énormément de personnages, et surtout, la série prend beaucoup de temps pour s’installer. Déjà il faut présenter tous les personnages et leur situation. Ensuite il faut présenter les liens qui les relient entre eux. Il faut aussi poser l’ambiance si particulière à la série. Elle joue la carte du rétro, sans en faire des tonnes et tomber dans le kitsch tape à l’œil. Certes, on a bien le temps de découvrir les personnages, de s’attacher à eux, mais malheureusement et en conséquence, on ne sait pas vraiment vers quoi la série tend. En lisant le pitch on nous promet l’exploration des débuts du porno dans une ambiance où la drogue fait des ravages, avec la violence qui s’en suit. C’est pas vraiment ce qu’explore ce premier épisode. Il est pas mal centré sur le monde des prostituées, un peu sur la drogue mais vraiment gentillet. Pour ce qui est du sexe, évidemment on aborde le sujet avec la prostitution, mais cela reste assez bienveillant et propre, surtout pour HBO. Bien sûr on a quelques scènes de violence, mais on est très loin de ce à quoi je m’attendais.
Je ne reviens pas sur le casting qui est évidemment formidable, sur la réalisation qui est très ambitieuse, avec des décors très soignés, des plans travaillés mais qui restent à mon goût trop propres.
Vais-je continuer cette série ? Honnêtement, pas dans l’immédiat. J’ai aimé suivre ces personnages pendant une heure et demi, mais, comme devant un film, j’ai regardé l’oeuvre sans ressentir le besoin d’en voir d’avantage. J’ai assisté à une tranche de vie de ces gens, mais la série ne me donne pas assez d’indices sur la suite pour que j’ai envie de remettre ça la semaine prochaine.
La série possède vraiment de grandes qualités et est très ambitieuse. Mais, portant la patte très reconnaissable de Simon, elle met énormément de temps à s’installer et porte finalement un regard assez vague sur la période. On ne voit pas vraiment où il veut en venir et le message manque de caractère. Mais, après tout, David Simon s’apprécie dans la durée.
[Pilot] The Deuce : Long comme ma b***