Queens of Snakes : le podcast gorge profonde et scénario roulé sous les aisselles

Queens of Snakes, si on traduit mal ça aurait fait un super podcast sur la vente de goûter mais malheureusement non, on suit bien « l’aventure » de deux connasses (oups spoiler) auto proclamées reines des serpents. Je vous laisse 2 minutes pour réfléchir et vous aurez déjà fait toute l’intrigue dans votre tête.

Aurevoir Charlie Production, retenez bien ce nom pour ne plus avoir à faire avec eux, propose un podcast de 12 épisodes sur deux jeunes loseuses : une prostituée à ses heures perdues et l’autre assistante vétérinaire complètement conne à plein temps, qui deviennent par le plus grand des « hasards » des dealeuses de serpents illégaux. Quelle sorte de serpent me direz-vous ? Le Black Mamba je vous répondrai. Et non ce n’est pas un surnom affectif d’un homme appartenant à une minorité ethnique mais bien un nom de serpent. Bien sûr comme vous pouvez vous en douter on aura droit à des allusions douteuses par-ci par-là MDR LOL PTDR.

La série est portée par Juliette Delacroix et Mélodie Fontaine, deux comédiennes /présentatrices connues pour… bah pas grand-chose en fait. En revanche autour d’elle on retrouve des noms assez clinquants : Joeystarr (Didier pour les intimes), Malik Bentalha (le mec pas drôle dans tous les films français avec des kaïras dont l’infame Taxi 5), Tal (putain elle existe encore…), Maurice Barthélémy (obligé c’est un homonyme). Hormis DD qui fait du DD, les autres sont lamentables. Ils sont venus prendre leur chèque et sont partis.

En fait le problème principal du podcast c’est son histoire, sa réalisation et son édition. En gros tout. Pour l’histoire, pour vous donner une échelle de Lost à Dexter sur les raccourcis scénaristiques je mettrais un bon How to Get Away With Murder ou saison 11 de Doctor Who. Déjà la première action du mec qui dépose un carton avec un black mamba devant la porte du vétérinaire c’est vu d’avance que ce n’est pas un hasard. Mais je pense que le pire c’est celui-là : les méchants sont à la recherche d’un mec dont ils ne connaissent pas le nom, ni à quoi il ressemble, ni pourquoi il faut réellement le chercher, il est dans un hôpital psychiatrique mais personne sait lequel puis transition avec le narrateur omniscient (dont je vous parle plus loin car je reste choqué par ce choix artistique) qui sort un dégueulasse « hmmm *souffle de la fumée en ASMR* je vais pas vous expliquer comment mais ils ont trouvé le type » puis discussion des méchants avec le mec recherché… Tout ça dans une timeline de 2 minutes. Et le podcast est bourré de ces moments-là.

Je ne vous explique même pas les moments WTF des flingues qui apparaissent de nulle part, de la meuf qui met que des headshots dans le noir, des enterrements de corps en plein milieu de cité, d’un belge INSUPPORTABLE tout droit sorti de Dikkenek qui perd son accent de temps en temps, des choix débilissimes de tous les personnages et des relations amoureuses minables qu’elles se trimbalent. Pour vous dire, soit le mec meurt, soit le mec devient SDF une fois largué, soit les deux (true story).

Typiquement je vais revenir sur un point important de toute série : la cohérence dans la réalisation et le scénario. Queens of Snakes a choisi la facilité d’un enfant de CM2 (ou CM1, les commentaires sont ouverts pour débattre) : si le scénario avance c’est parce qu’un personnage au comportement insensé et anormal décide de faire quelque chose qu’un être normal pourvu d’intelligence ne ferait pas. Genre vouloir jouer avec un serpent alors qu’il y a deux meufs qui te gueulent dessus de pas le faire car c’est un des serpents les plus dangereux au monde. Ou bien relancer son commerce de serpent après 4 morts et 5 gros fails et tentatives de meurtres, des fois il ne faut pas persister. Ou alors prendre de la cocaïne avec son copain qui vient d’être sevré tout ça en plein milieu des serpents, qu’est ce qui pourrait arriver de mauvais dans cette situation ma foi absolument inoffensive ? Ou mon préféré : dire à ta meuf qui n’a pas eu le brevet ni le Bescherelle qu’il ne faut pas toucher la boite sur le frigo car y’a son cadeau d’anniversaire dedans (plot twist : elle l’ouvre, y’a des serpents, elle meurt).

Dernier point négatif : l’édition audio / montage est un massacre et c’est con quand le support principal est un podcast audio. Mon pire problème c’est le narrateur (qui est en fait un personnage de la série WOUHOU LA SURPRISE !). Il parle en ASMR et ça déjà j’ai envie de retrouver les créatrices et de leur mettre des claques. C’est insupportable, c’est malsain, c’est malaisant et ça n’apporte rien. D’accord pour le faire une fois mais pas 4 fois par épisode. Le narrateur ne raconte rien d’important finalement. Soit il fait un résumé des situations, soit il tente de créer des réflexions morales qui n’ont aucun sens. Il est juste là pour combler les 17 minutes. En parlant de combler les trous avec du black mamba, certaines scènes amènent à des musiques de transition, ce qui est une bonne idée en soit SAUF QUAND ELLES DURENT ENTRE 1 MINUTE 30 ET 3 MINUTES ! Bordel je n’ai jamais vu une feinte comme ça pour justifier la durée des épisodes. Plus on avance dans l’histoire plus il y en a ce qui prouve qu’elles n’avaient qu’un post-it pour écrire le scénario.

C’est dommage certains dialogues entre les filles proposent des échanges dynamiques, drôles et de bonnes factures mais il y en a trop peu. J’ai quand même beaucoup rigolé sur une réplique d’un réparateur rebeu random : « chef votre engin il date d’avant Zizou ». Voilà j’ai ri parce que c’est une référence au meilleur joueur et entraîneur de foot.
Le reste du temps on est vite assez perdu dans les actions ou les personnages à cause du manque d’identité de la série. Même si c’est un podcast audio, je pense qu’il faut toujours donner une identité visuelle aux personnages. Dans ce cas il n’y a même pas de photo des acteurs/personnages ou de descriptions. L’immersion est à 0 au même niveau que le talent d’interprétation du copain drogué.

Pour finir sur une bonne note, certaines scènes sont cependant plus réalistes que prévu. Par exemple ces deux fellations sont incroyablement bien interprétées, on sent l’implication des actrices. On sent bien qu’elles ont la bouche pleine. Pour vous, je suis allé sur Pornhub j’ai recherché : « teen blowjob midget ASMR », j’ai pris une des premières vidéos, j’ai fermé les yeux et j’ai cru que j’écoutais Queens of Snakes.

Je finirai simplement en disant que l’on ne s’improvise pas créateur de podcast audio du jour au lendemain. Une série reste une série, si tu n’as pas de scénario crédible il y a de fortes chances que l’œuvre soit très mauvaise. En vidéo, certaines séries se rattrapent sur l’esthétisme ou le fond polémique du moment ( big up 13 Reasons Why, Westworld, The Walking Dead, Broadchurch…) mais en audio c’est impossible. Je pense personnellement que le support audio est le support le plus difficile à maîtriser. Il faut savoir s’entourer si on veut proposer quelque chose de professionnel pour le grand public et ne pas seulement avoir une idée et des guests connus (putain Tal quoi…).

11 Comments

  • Merci ! Merci de m’avoir fait économiser le temps que j’avais prévu pour écouter cette série. Je m’attendais à un Homecoming à la française, à la place, j’ai eu Salut les Musclés en audio. Je me suis arrêté quand le type ouvre le paquet alors que les deux nanas lui hurlent que c’est dangereux. Il joue le mec bourré comme dans mon petit frère qui n’a jamais bu, ne manquait plus que le hoquet pour être crédible. On se croirait à un spectacle scolaire sauf que les enfants sont des « stars » qui sont censés avoir un minimum de métier et qu’on les écoute ne rien faire derrière un micro. Parce que oui, même si ce n’est que de l’audio, la mise en scène devrait s’entendre. Là, ça lit, ça récite, ça se veut vulgaire branché mais c’est tellement ringard que ça en devient gênant. …

  • J’ai trouvé cet article après avoir écouté quelques épisodes. Impossible de continuer d’écouter après le 4 tellement le narrateur sonne comme un violeur. d’ailleurs la scène de viol du deuxième épisode, qui était complètement gratuite tellement elle a été tout de suite oubliée, m’a donné envie de gerber. Je suis sûre qu’elle a bien fait bander les auteurs et les auditeurs (apparemment ils n’avaient pas prévu d’avoir d’auditrices vu que le narrateur ne s’adresse jamais qu’à son « cher auditeur »). En y réfléchissant ils auraient pu direct écrire un porno plutôt que se faire chier à faire semblant d’écrire une vraie histoire, ça aurait eu à peu près le même effet et ça se serait pas retrouvé dans mes recommandations Spotify.

  • quand tu seras capable de faire le 1/100 de ce que fait Aurevoir Charlie depuis plus de 20ans, tu pourras alors peut être la ramener avec ton blog de MJC. Ah ces blaireaux anaonymes incapable de faire quoi que ce soit et qui dégueulent sur le travail des autres, c’est ça ton job pauv ‘ merde?

    • Alors, il y a celui qui fait quelque chose, et celui qui le reçoit. Celui qui le reçoit à tout à fait le droit de donner ses impressions sans maitriser le bouzin. Ou alors, Macron pourrait nous sortir quelque chose comme « Ouais, ben, j’aimerais t’y voir le jour où tu seras président » quand on critique sa politique, PNL nous balancer « Viens maitriser l’autotune, tu verras comme c’est simple » quand on saigne des oreilles à leur écoute et Bigard nous dire qu’on ne remplirait pas 1/100eme des salles que lui fait.

      C’est bien mais quand on rate un truc, et franchement, ce podcast est raté, on se pose d’autres questions que « c’est des blaireaux, qu’est ce qu’y z’y connaissent aux podcasts, ces blaireaux. T’d’façon, je suis un incompris ». On se demande pourquoi ça ne prend pas. Et ce post anonyme y répond assez bien.

      • Donc, en plus d’être injurieux envers nous et les comédien(ne)s, vous êtes suffisamment lâche pour ne pas valider la publication de mon précédent message…(?) Et je le répète, je ne reviens pas sur le fait que vous ayez aimé ou non le podcast.

        • « vous êtes suffisamment lâche pour ne pas valider la publication de mon précédent message… ????  » Je comprends pas bien le message.

  • Bonjour, je suis un des co-réalisateurs de la série. Je vous invite à nous rencontrer ou échanger par téléphone pour qu’on vous explique un peu comment s’est déroulé la production, les castings et la fabrication de la série. Vous avez tout à fait le droit de ne pas aimer, mais au moins ça vous évitera de raconter de la merde.
    Cordialement.
    Nicolas.

  • Bonjour,
    J’ai trouvé ce post en cherchant des infos sur les actrices et acteurs.
    Effectivement on a le droit de pas aimer mais je le trouve trop négatif, je m’explique :
    Par rapport à ce qui ce fait aujourd’hui, les acteurs sont plutôt crédibles (à part peut être le personnage de Corentin). La voix off amène une prise de recule sur les scènes et laisse le temps à l’imagination de faire le reste.
    Quant aux choix de vie des deux personnages principaux, je suis d’accord qu’ils ne sont pas toujours conventionnels mais c’est ce qui rytme l’histoire et explique les erreurs (souligné par la voix off).
    Personnellement je me suis immergé dans le sujet et était intrigué par la suite.
    C’est une bonne réalisation.

  • C’est marrant car moi j ai bcp aimé! Je trouve les persos très bien, les 2 femmes sont très talentueuses je trouve. Je n’étais pas au courant que c’était des acteurs connus en commençant le podcast (suggestion sur majelan).
    Il m’en reste 2, je l’ai vraiment binge écouté!

  • Je suis tombé sur votre article en essayant de comprendre le choix du narrateur.
    J’ai perdu 1 heure 19 minutes et 1 seconde de ma vie à écouter ce podcast, moins toutes les fois où et j’ai dû sauter au-dessu des susurrements graveleux du narrateur pour éviter de me salopper.
    Les actrices s’en sortent assez bien mais n’arrivent pas à sauver la pauvreté d’un scénario digne d’une production Besson, culture de viol comprise. Les effets sonores sont pathétiques – le serpent est probablement interprété par un chat aphone. Tous les acteurs jouent faux et semblent avoir du mal à lire un texte qu’on imagine manuscrit et bourré de fautes d’orthographe – dans l’épisode 4, le témoin interné à l’HP est tout droit sorti d’un mauvais dessin animé pour enfants.
    La qualité des réactions de celui qui se présente comme l’un des coréalisateurs m’aura au moins permis de mieux comprendre celle de la réalisation.

    • Coucou. C’est moi qui me présente comme étant un des réalisateurs. Je m’appelle Nicolas Tarrin si tu veux aller me stalker. (ce que tu vas faire évidemment).
      Tu as fait quoi, toi dans ta vie? Je veux dire à part perdre ton temps (tout compte fait, exactement comme je suis entrain de perdre le mien) à dire n’importe quoi?? Tu as mille fois le droit de ne pas aimer ce que tu vois ou écoutes. Mais s’il te plait, de dis pas de la merde et laisse ton imagination se fertiliser encore un peu avant de t’en servir n’importe comment.
      Si tu veux entrer en contact avec moi, tu sauras le faire. On pourra se parler en vrai, et essayer d’avoir une discussion constructive. Bonne journée.
      PS/ en tous cas je suis ravi de te compter parmi les 490.000 téléchargements.

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