Section Zéro, nouvelle création Canal + par Olivier Marchal, se déroule en 2024. L’Europe a fait faillite et a été rachetée par des multinationales, qui ont pris le pouvoir. L’une d’entre elles, Prométhée, souhaite remplacer la police par une milice privée composée d’hommes robotisés. Cette armée, c’est la Black Squad, et elle est dirigée par Munro. Nous, on va suivre Sirius, un flic qui va se battre contre ce système et qui va rassembler une équipe pour composer la Section Zéro.
Et bien déjà, croyez-moi, vaut mieux avoir lu le synopsis avant de se lancer dans cette série. Non, mieux que ça, ne vous lancez pas dans cette série. Je n’ai pas du tout aimé, et voici pourquoi.
Je n’ai regardé que le pilot, et, j’admets qu’il aurait peut-être fallu que je regarde les deux premiers épisodes diffusés à la suite pour tout bien comprendre. Mais je n’ai pas du tout tenu le coup. Tout d’abord, et et je l’ai déjà dit sur le site, quand une série commence avec une voix off qui doit vous expliquer tout un univers, c’est mal barré. Pourquoi ? Parce que s’il n’est pas possible pour le spectateur de pénétrer dans un univers sans une introduction explicative c’est que : soit vous avez mal géré votre premier épisode, soit votre univers est beaucoup trop compliqué. Ici, c’est les deux. Non seulement l’univers est très complexe (toute une mythologie est à mettre en place avant de commencer une histoire) et en plus il y a pas mal de choses qu’on aurait pu comprendre sans voix off. Toute la partie de la présentation du personnage principal par exemple.
Ensuite, on nous a un peu menti sur le concept. Du moins, ce n’est pas à ça que je m’attendais. Je pensais avoir une série futuriste, axée un peu science fiction. Surtout en sachant que Luc Besson travaillait sur le projet, je pensais tout de suite que le Cinquième Élément allait débarquer. Que nenni, on est dans un polar tout ce qu’il y a de plus classique chez Marchal.
Parmi les choses qui ne vont pas, la série est remplie de clichés. Les méchants, ce sont les russes, ils sont méchants, sont pétés à la vodka et à la coke toute la journée et ils possèdent une boîte de nuit. Des russes quoi. Même les dialogues sont clichés. « Je fais mon travail, Lou, et j’essaye de le faire bien ». Combien de fois on a déjà entendu cette phrase ? Des millions de fois.
Et alors, puisqu’on est dans un futur apocalyptique, il ressemble à quoi notre futur ? En ville, c’est Barbes un samedi soir, mélangé à la place Rouge d’Amsterdam. Rien de bien vraiment original. A chaque série de ce genre, on retrouve la petite référence à Blade Runner avec une scène dans un (je sais pas le nom exact, désolée) marchant de bouffe japonaise sur le trottoir. Bon là, faut arrêter. A chaque fois qu’on fait une référence ratée comme ça, Ridley Scott perd un an d’espérance de vie. Ensuite, les pauvres sont avec les pauvres, les riches avec les riches. Du coup ça change pas trop. Les pauvres sont dans des camps de réfugiés, les riches dans des belles baraques. Bon du coup, là non plus on évolue pas.
Et c’est mal joué. Non seulement les acteurs ne sont pas excellents, mais visiblement on leur a ordonné de toujours parler sur le même ton monocorde. On se croirait dans du Straub et Huillet. C’est effrayant comme comparaison, croyez-moi. Et puis pour rajouter à ça, le doublage est mal branlé. Car oui, bien que nous soyons dans une série française, avec des acteurs parlant français, on a du doublage. Jusque là, rien d’anormal. On a souvent besoin de rajouter du doublage quand un son est mauvais, ou que les conditions de tournage ne permettaient pas de capter le son directement par exemple. Mais là, après quelques recherches, si la production a eu recourt au doublage, c’est en partie pour pouvoir effacer l’accent de Ola Rapace (Sirius) qui est suédois. Donc ce n’était pas vraiment indispensable, et en plus le travail a été mal fait, ça nous fait sortir de l’intrigue.
En plus de cela, à certains moment, on a l’impression d’être dans un film étudiant. Le genre de moment où tu sens qu’il y a eu une idée, mais que le budget suivait pas. Je pense à la scène où on entend une Intelligence Artificielle et, juste après on voit l’écran de son pc. J’ai eu l’impression de regarder un mauvais téléfilm de la TNT tellement c’était cheap. Et pourtant, nous sommes face à une création Canal, donc le budget n’est pas vraiment un soucis, surtout pour des détails comme ça.
Voilà, je pense que j’ai assez craché sur la série, je vais m’arrêter là. Je pensais vraiment que j’allai regarder une bonne série, et j’ai été terriblement déçue. Comme à chaque fois, vous avez le droit d’être en désaccord, ou d’approuver ce que j’en dis. Dans tous les cas, vous pouvez laisser vos impressions dans les commentaires !
Section Zéro : la note est dans le titre