Thirteen est un drama diffusé sur la BBC. On y suit Ivy Moxam, qui, dès les premières secondes de l’épisode, arrive à s’échapper de la cave où elle a été retenue captive pendant 13 ans. Elle va alors joindre la police qui, après avoir vérifié son identité, va la remettre à sa famille. Dans le même temps, les équipes de police vont tenter de découvrir ce qu’il s’est passé et, bien sûr de retrouver le kidnappeur.
J’étais déjà très emballée par le trailer que j’avais vu. Mais la première chose à laquelle j’ai pensé c’est : tiens, voilà Kimmy Schmidt en version drama. En fait, les deux n’ont absolument rien à voir. Dans tous les cas, cette série est une petite merveille, et je vais m’empresser de vous dire pourquoi.
Parlons d’abord scénario et ambiance. Les deux sont très liés. Vu que nous sommes dans une série britannique, on suppose déjà que nous aurons affaire à une série lente, qui prend son temps. Je ne peux pas dire que ce soit vrai, ni que ce soit faux. La série est posée, nous ne sommes pas mitraillés par une succession d’événements. On est dans le même état qu’Ivy. On doit reprendre le cours petit à petit, sans forcer les choses. C’est vraiment l’impression qu’on a : on suit le rythme du personnage principal. Mais on ne peux pas dire que ce soit lent : il n’y a pas de temps mort, l’histoire avance et on a tout de même pas mal d’informations dès le pilot.
Et l’ambiance alors ? Et bien, c’est sûrement une des séries les plus dures de ces derniers temps. Sortez les mouchoirs, ça va être l’inondation. Nous ne sommes vraiment, mais alors vraiment pas dans le pathos. Les faits nous sont présentés quasiment de manière clinique, comme s’il n’y avait pas prise de parti. On vous dit clairement « voici ce que les personnes enlevées et séquestrées vivent, on ne vous l’enrobera pas ». Et c’est très bien. Je suis restée tendue pendant tout l’épisode. Tendue et accrochée à mon écran. Ce n’est clairement pas une série qu’on pourra se binger, sinon on risque la dépression.
Si l’ambiance froide, comme les couleurs, et le fait de vous exposer les choses telles qu’elles sont jouent beaucoup sur le réalisme de cette fiction, le talent des acteurs y est aussi pour beaucoup. Tout le casting est formidable. Je commence par Ivy, qui est jouée par Jodie Comer. Bon sang, elle me filerait des frissons ! Elle est parfaite dans ce rôle. Elle incarne à la perfection autant le personnage quand il est terrorisé et muet, que la jeune fille qui explose (trop) de joie d’un coup parce qu’elle revoit son petit copain de l’époque. Les parents aussi sont terribles : entre le doute de savoir si c’est vraiment leur fille, l’incapacité à savoir comment réagir à son retour, la volonté de faire tout revenir à la normale. Tous les acteurs ont à leur disposition une palette d’émotion et ils ont bien l’intention d’utiliser toutes les couleurs.
Enfin, cette série puise aussi ses qualités dans le soucis du détail. Je pense qu’un gros travail de recherche a été fait pour cette série, et ça se sent. Autant du côté des policiers, de la psychologie à adopter face à une telle situation, de l’humanité qu’on ne peut pas refouler ; que du côté de la réinsertion à la vie : Ivy ne peut plus approcher d’homme, ne peut plus manger normalement parce que pendant 13 ans elle a mangé dans des conserves sans couverts…
Avant que je ne m’emporte et que je dévoile tout, foncez voir Thirteen !
Thirteen : la BBC nous a encore gâté !