Vacances obligent, je suis un peu en retard pour vous parler de Feed The Beast. Mais puisque le sujet a l’air encore de vous intéresser, je me colle pour une petite critique du pilot. Feed The Beast, dont les deux premiers épisodes ont été diffusés sur AMC, se centre sur deux amis, Dion (David Schwimmer) et Tommy (Jim Sturgess). Le premier a perdu sa femme, renversée par un chauffard, le laissant seul s’occuper de son fils, qui ne parle plus depuis la mort de sa mère. Le second sort de prison pour avoir foutu le feu à un restaurant, le restaurant du mafieux local qui plus est. Qu’est ce qui réuni les deux ? La passion de la cuisine. Et c’est ainsi qu’ils vont décider d’ouvrir (à nouveau) un restaurant ensemble dans le Bronx.
Sans vraiment de surprise, je vais rejoindre l’avis général : la série n’est pas géniale, mais ce n’est pas une catastrophe non plus.
On commence avec le gros point positif de la série : le casting. David Schwimmer n’a plus rien à prouver, c’est un très bon acteur. Il est vraiment touchant dans son rôle de père célibataire qui n’arrive pas à tourner la page. Et puis il faut avouer qu’il a vraiment la tête à jouer la mélancolie avec ses petits yeux de chiens battus. Jim Sturgess est aussi très bon dans son rôle, moins touchant certes, mais le personnage est tout aussi intéressant, avec ses propres failles. On retrouve aussi deux autres têtes très connues, Michael Gladis (Mad Men) dans le rôle du nouveau baron de la mafia Patrick Woichick ; on retrouve aussi John Doman (Borgia, Gotham…) dont la réputation n’est plus à faire non plus.
Le gros problème de la série, c’est qu’elle est plate. Le scénario, de base, n’est pas très convaincant. Deux amis brisés par la vie qui ouvrent un resto… S’il y avait un autre problème de fond, pourquoi pas… Mais là, dès le pilot on voit qu’ils ne peuvent que réussir leur entreprise. Il n’y a pas de gros obstacles. La mafia est dans leur poche tant que les affaires sont bonnes. Et ils sont tous les deux très bons dans leur métier, on sait déjà qu’ils sont capables de gérer leur business. On a finalement l’impression que leur plus gros problème se sera de savoir si le piment d’Espelette se marie bien avec les rognons de veau. Peu d’enjeu donc.
Le déroulement de l’histoire manque aussi cruellement d’originalité et de surprises. Tout coule de source et rien ne dépasse. D’ailleurs le scénario est vraiment lourd et manque cruellement d’une touche de légèreté et d’humour. Pourtant, on sait que le casting en est capable.
Je finirais avec l’image. La série a un gros problème dans le choix de son ton. Pendant les scènes de cuisine, j’ai l’impression de regarder CookingTV ou de voir une publicité pour Knorr (j’adore). Et pour le reste des scènes, tout est très plat, aucune prise de risque, aucun caractère.
Vous l’avez deviné, je ne regarderai pas la suite de Fead The Beast. Malgré un casting de toute beauté, le scénario manque cruellement de consistance et de légèreté. Malheureusement, les acteurs seuls ne peuvent pas tenir toute une série.
Feed The Beast est une vieille carne