Aujourd’hui nous n’allons pas tirer sur l’ambulance. Nous n’allons même pas lui défoncer sa race à l’ambulance. On va plutôt la regarder passer tristement avec un vague air de dépit et quelques mots gentils pour toutes les personnes impliquées dans cette ambulance. Cette ambulance c’est MacGyver. Le pilote tourné, commandé, retourné, recommandé (avec accusé de réception, négative), a été diffusé vendredi sur CBS, et comme nous l’avions tous bien anticipé, c’est pas très très bien. Mais alors pas du tout. Dans le genre pas bien ça se pose.
Résumons le bousin : Angus MacGyver (Lucas Till) est un agent d’une organisation ultra secrète américaine chargée de protéger les intérêts américains. En collaboration avec le gros bras Jack Dalton (George Eads) et la hackeuse Riley Davis (Tristin Mays) MacGyver utilisera ses compétences techniques, et en bricolage pour se sortir de situations compliquées et sauver le monde/les USA/ses fesses.
Il existe des séries qui vous remplissent de bonheur, d’enthousiasme, et dont vous pourrez parler des heures tant elles sont bonnes. A l’inverse il y a des séries tellement mauvaises que vous ne pouvez vous empêcher de regarder et de commenter le désastre en direct. MacGyver ne fait même pas partie de la seconde catégorie (encore moins de la 1ère). C’est l’exemple type de la série qui ne représente rien, qui n’a rien à montrer, rien à raconter, rien à ajouter, et qui, au final, ne sait elle même pas ce qu’elle est censé être. Conformiste, datée, clichée, rétrograde. Cette série a tout ça, mais pas assez pour que ce soit exaspérant, c’est juste d’un profond ennui.
MacGyver est presque plus une série des années 80/90 que l’originale. Avec en prime pas mal de tics typiques des années 2000/2010. Ainsi la structure de ce pilote est très 90s : le héros a un souci dans l’opening, qui finira par redéfinir définitivement sa situation et celle de son équipe et donnera le ton du reste de la série. Là, merci, au revoir. Mais d’un autre côté la série est également marquée par le syndrome du flashback de trucs qui se sont déroulés il y a 10 minutes, flashback flou évidemment, et accompagné d’un bruit du type « pssshsouit-brrllp ». Autre chose très 2000 : CE PUTAIN D’ÉPILEPTIQUE A LA CAMERA (attention je suis tout pour l’intégration des handicaps, quels qu’ils soient). Les mecs ils ont vu Jason Bourne et se sont dit « Ohlalalala c’est tellement moderne la caméra à la main pendant les scènes d’actions ». Bon alors déjà : non. Ensuite, pendant les scènes d’actions okay, pourquoi pas, c’est épuisant, mais soit, en revanche lorsque la caméra parkinsonienne continue pendant 30s APRES la scène d’action, pendant un dialogue, là ça ne passe pas.
Sinon quoi d’autre à ajouter ? Les personnages ? MacGyver est le héros, malin, rigolo, débrouillard, mais aussi « avec des sentiments, je suis trop perturbé puisque je ne bouge pas dans ma douche regarde ». Lucas Till, et son menton, essaye désespérément de faire du Richard Dean Anderson, mais plus période Stargate, que MacGyver. Son sidekick rigolo Jack Dalton est le même que partout. Bourrin, un peu con, mais fidèle à « son héros qui lui sait, moi je ne suis que le mec avec les flingues ». Quant à la hackeuse, aka « token féminin sinon ces connes de féministes vont nous faire chier », bah elle est là. On peut difficilement lui retirer ça, elle existe.
Donc voilà, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Il y a des choses mille fois plus intéressantes à regarder que MacGyver. Ce n’est même pas une série d’action débile qui détend, Lethal Weapon remplit bien mieux ce job. C’est juste une série inutile, un reboot absolument pas nécessaire, d’une série culte. À la limite si vous désirez regarder un truc sympa avec du bricolage, et de l’action, refaites-vous les saisons de la série originale. Cette version n’apporte rien, et n’est même pas assez nulle pour que ce soit amusant à regarder. En bref : la rentrée série ne fait que commencer et il y aura des choses bien plus intéressantes à regarder d’ici les prochaines semaines. Ne perdez pas 40 minutes de votre vie.
