Killjoys : tue la joie

Killjoys, c’est la nouvelle série de SyFy, autre essai pour la chaîne pour revenir aux fondamentaux, à savoir: faire des shows avec de la SF. Autant dire que c’est loupé. Enfin pas loupé, loupé, disons pas réussis. Pas bien quoi.

La série, SF dans un futur lointain, suit les aventures de chasseurs de primes, dans un système planétaire dirigé par une méga-corporation, la bien nommée …. COMPAGNIE (c’est très original).

"Quad paske y'a 4 planètes tu vois"
« Quad paske y’a 4 planètes tu vois »

Mais avant tout faisons un point sur comment faire une série de SF. Soit tu as un univers simple, donc du coup ça va tu peux faire le gros de l’introduction au début (Humans, Extant). Soit tu as un univers complexe à introduire, et tu prends un pilote de deux heures (Battlestar), soit tu prends un pilote de 40 minutes et tu te contentes du strict nécessaire pour suivre l’intrigue du zode, en te disant que tu introduiras le reste plus tard (Firefly).

Et bah Killjoys fait tout mal ! C’est génial. Je parlais de Firefly car c’est un univers un peu similaire : un système planétaire, une entité hégémonique, et des mercenaires indépendants. Là où Firefly excellait c’est dans son introduction de l’Univers par touches, à chaque épisodes. Killjoys, au contraire, nous balance tout d’un coup. Tout pleins de termes à la con, qui nous larguent au bout de 10 minutes, en voulant faire « SF OUAIS BÉBÉ J’INVENTE DES MOTS TU VOIS ». Ce qui fait que ce pilote devient vite indigeste, même pour un vétéran de la SF comme moi. On se retrouve noyé sous des informations non expliquées, et on en oublie de s’attacher aux personnages, ou même l’intrigue (à base de frères longtemps éloignés papoti, papota, ouin, ouin).

"Les mecs tout le monde sait que les lens flare ça fait de la SF de qualitay"
« Les mecs tout le monde sait que les lens flare ça fait de la SF de qualitay »

Bon si il y avait que ça, ça irait … mais parlons réalisation ! Si vous avez regardé Battlestar vous vous souvenez probablement de la réalisation caméra à l’épaule, qui était justifiée et voulue dès la note d’intention, pour donner un air « documentaire » à la série (qui se voulait réaliste au passage). Ça plait ou ça ne plait pas, mais au moins c’était cohérent. Killjoys reprend ce gimmick de réalisation … et pour le coup ça n’a aucun sens. La série se veut plus proche de Star Wars que de Battlestar, et cette caméra épaule dégueulasse (car en plus elle est faites avec les pieds, les cadreurs se contentant de bouger, ne faisant même pas semblant d’essayer d’être stable), ne fait que nous distraire. Et n’oublions pas les effets spéciaux … discutables, mais bon, le numérique ça coute cher (faux, surtout quand vous possédez votre propre studio d’effets spéciaux).

"Qu'est-ce qu'on fait là ?"
« Qu’est-ce qu’on fait là ? »

Bon peut-être que les personnages peuvent sauver la série ? Non. Banals au possible, à peine esquissés avec un rouleau de peinture, nous avons : la Chef Badass au passé sombre, le nouveau qui vient de s’engager, et qui part chercher son frère, le sus mentionné frère au … passé sombre. Pour tout vous dire le personnage le plus attachant c’est l’IA du vaisseau, c’est dire.

En conclusion : la série ne m’a pas convaincu. Je sais pas je suis peut-être un vieux con de la SF, trop nourri à base de Battlestar, Firefly, Babylon 5, et Farscape, pour reconnaitre les qualités de cette série … ou alors c’est juste nul.

Tritri

Râleur, bercé trop près de la bibliothèque de SF, et le pire cauchemar de mes collègues quand vient le moment de corriger mes articles. La seule chose à retenir c'est que j'ai raison, mais vous ne le savez pas encore.

3 Comments

  • Pas que c’est nul…juste que c’est pas ta came.

    Ils ne veulent pas défier les série que tu cite, juste étre un divertissement fun de l’été….et de mon coté, c’est réussie (enfin des 2 premier que j’ai vu)!

    Ta une autre exigence….si tout ^^.

  • Rien qu’au titre j’ai senti que M. Tritri était remonté. Et si je n’ai pas vu la série, j’en ai été quitte pour une bonne tranche de rigolade avec mon thé. Je vais avoir du mal à tenter le coup si je tombe dessus. Bon j’essayerais. Par devoir d’objectivité.

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