[Pilot] Lethal Weapon : attend ? Mais c’est pas mal en fait

télé pilot

Lors des upfronts de l’an de grâce 2016, j’avais pris en grippe l’intégralité des séries commandées basées sur une propriété existante. Lethal Weapon fut probablement celle que je regardais avec le plus de suspicion, voire même avec un peu de haine dans les yeux. Un remake, sur un network, de trois des films d’action les plus débridés des années 90 ? Pas de Mel Gibson, pas de Danny Glover ? J’étais terrifié à l’idée que la saga perde sa superbe, devienne consensuelle, et se transforme en un procédural chiant de plus, avec un duo rigolo. Bon en même temps les films ont lancé la mode du buddy movie, dont les descendants sont aujourd’hui la tétra chiée de séries de type « gars random aide la police ». Mais donc au final que donne ce pilote ? Ce n’est pas aujourd’hui que je dirais du mal d’une série (reste MacGyver heureusement). 

Bon je l’annonce tout de suite : si vous connaissez les films par cœur, que Riggs et Murtaugh sont un peu vos meilleurs amis, vous ne serez certainement pas dépaysés. Et si vous ne connaissez pas L’Arme Fatale, et que vous êtes des gens bien tristes, laissez-moi vous résumer le pitch. Martin Riggs (Clayne Crawford) est un flic fraîchement arrivé à Los Angeles après la mort de sa femme et de son fils. Tête brûlée, et borderline suicidaire, cet ancien Navy SEAL fera équipe avec Martin Murtaugh (Damon Wayans), flic cinquantenaire tout juste réintégré après une crise cardiaque. Le souci étant que, si Murtaugh cherche avant tout la tranquillité et à terminer sa carrière vivant, Riggs, lui, cherche à tout prix à se mettre en danger, voire à mourir.

Lethal Weapon review

Voilà comme je l’avais dit rien d’original. Le pitch est identique aux films, et de toute façon c’est ce qu’on aimait. Évidemment si les films fonctionnaient c’était principalement grâce à la folie de Mel Gibson en Riggs, et le stress de Glover en Murtaugh. Les deux remplaçants font le job. Clayne Crawford n’essaye pas d’imiter Gibson, ce qui serait compliqué, et nous offre un Riggs perturbé, complètement malade, et réellement torturé par le décès de sa femme et de son enfant. J’apprécie d’ailleurs que l’accent soit plus mis sur son aspect ravagé que dans les films, ça lui donne une personnalité et un aspect fragile que Gibson n’avait pas vraiment. Riggs accomplit peut-être des actes héroïques, et fait un boulot du tonnerre, mais il reste quelqu’un de profondément brisé, ça pourrait donner des choses intéressantes à l’avenir.

Lethal Weapon pilot review

J’ai plus de réserves sur le personnage de Murtaugh. Non pas que Damon Wayans soit mauvais, il est même plutôt bon, mais je trouve qu’il n’a pas vraiment le physique du flic cinquantenaire, en fin de carrière. Quand je l’ai vu pour la première fois je lui donnais à peine 40 ans, et il a fallu qu’un dialogue nous donne son âge pour que je comprenne qu’il a 50 ans. Mais j’apprécie le personnage. Son alchimie avec Riggs finit par fonctionner, même s’il change très vite d’avis sur sa collaboration avec ce malade suicidaire. Bon point pour Keesha Sharp dans le rôle de Trish Murtaugh, sa femme, leur relation est très drôle, et je pense que le personnage aura de l’importance (il semble qu’elle soit avocate, ce qui, comme chacun sait, emmerde tous les flics de la terre). Donc voilà le duo est solide, et fonctionne pas trop mal.

Lethal Weapon pilot

Bon maintenant soyons franc : l’Arme Fatale c’est avant tout de l’action, des explosions, et beaucoup de punchlines. Alors autant niveau punchline on n’est pas servis, niveau réalisation et action ça c’est bon. Courses poursuites, fusillades, explosions massives, y’a tout. Et c’est même plutôt bien réalisé, les scènes d’actions sont lisibles (alors que c’est McG à la réalisation, celui que j’appelle le Michael Bay du pauvre), et franchement classe. Gros point positif à la course poursuite qui se termine sur le circuit de F1, clairement une des meilleures scènes du genre dans une série de networks (où normalement ce genre de scènes est plutôt gentillet, sauf dans Person of Interest). Quant à Los Angeles elle baigne dans cette lumière dorée typique de la ville. Mais si cette ambiance à base de soleil bas sur l’horizon, qui colore en jaune tous les plans, et qui donne l’impression que L.A. est une ville perpétuellement au soleil. Ça change de New York et de ces tons gris des autres procéduraux.

En bref Lethal Weapon n’est pas une purge. Ce pilote fait le taffe, et est bourré d’action et d’humour. Le personnage de Riggs sort clairement du lot et on finit par s’attacher à ce pauvre gars totalement ravagé. Je ne sais pas ce que ça donnera sur le long terme, mais ce pilote m’a réconcilié avec cette rentré série pleine de remakes de trucs cultes. Enfin jusqu’à que je regarde les pilotes de MacGyver et The Exorcist.

Tritri

Râleur, bercé trop près de la bibliothèque de SF, et le pire cauchemar de mes collègues quand vient le moment de corriger mes articles. La seule chose à retenir c'est que j'ai raison, mais vous ne le savez pas encore.

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