[Pilot] The Exorcist : Ils ont pas exorcisé le talent

télé pilotDe rage de ne pouvoir troller la série, Élodie a dû prétendre ne pas être disponible, et papillonner des yeux, pour que je me colle à la critique de The Exorcist. Il faut dire qu’elle a raison : c’est rageant de faire des vannes sur une série, que l’on attend mauvaise, avant sa diffusion, pour finalement se retrouver face à un produit correct. Voire même agréable. Ce qui fait 2 séries reboot/remake sur 3 qui ne sont finalement pas trop mal. Bon heureusement y’a MacGyver pour compenser. Bon alors que vaut ce pilote pour la série adaptée du film culte. Adapté ? Où est-ce une suite ? Je n’en sais rien. 

Le père Tomas Ortega (Alfonso Herrera) est un curé en pleine crise de foi dans la banlieue de Chicago. Lorsque Angela Rance (Geena Davis) vient le voir, persuadée que sa fille Katherine (Brianne Howey) est possédée par le démon Tomas n’y croit pas. Très vite il se rend compte qu’en effet des choses pas très très catholiques se passent dans cette baraque. N’y connaissant rien en exorcisme, Ortega va faire appel au Père Marcus Keane (Ben Daniels) pour l’aider à donner un coup de pied sous la queue crochue du démon.

the exorcist pilot review

The Exorcist. Quand on s’attaque à une oeuvre pareille, il faut prendre des pincettes de la taille de la tour Eiffel et faire extrêmement attention à ce que l’on fait. En voyant les trailers pour la série on s’attendait à un show fainéant, pas avare en jump scare, qui profitait juste de la « marque » Exorcist pour faire une série d’horreur cheap. Puis en plus la série étant diffusée sur un network on pouvait s’attendre à un truc édulcoré, tout public, et pas franchement horrifique. Nous avions tort. Et le tort tue.

Parlons peu parlons bien : la série a de la tronche. Dès le début une ambiance est posée, avec ses longs plans, sa musique (son ?) relativement angoissante, et globalement une espèce de mélancolie, teintée d’angoisse, qui envahit très vite l’espace disponible dans le pilote. La série est étonnamment avare en effets, ne présentant sa première possession démoniaque qu’à la moitié, et ne montrant son premier jump scare qu’à la toute fin. Déjà bon point puisque quiconque a été au cinéma voir un film d’horreur ces derniers temps a du remarquer que visiblement les réalisateurs ont oublié comment faire peur sans faire « BOUH » à tout bout de champ.

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La construction est la même que dans le film : un prêtre qui doute, qui ne croit pas aux démons, et l’exorciste qui lui sait tout. Alfonso Herrera nous offre un père Tomas Ortega tout en nuance, qui doute de sa vocation, et est en pleine crise de foi. De son côté le Père Marcus Keane est présenté par des flashbacks de son dernier exorcisme, qui est l’occasion de faire péter la purée de pois, les effets creepy et la voix gutturale. Si toute la série ressemble à ça, je dis un grand oui. Ben Daniels donc joue à merveille l’exorciste trop vieux pour ces conneries, bourru, voire même au bord du blasphème. En revanche je doute plus de la performance de Geena Davis, la faute à un personnage un peu fonction : sa fille vient d’avoir un grave accident, et a perdu son petit ami, et le premier truc qu’elle envisage c’est la possession démoniaque, pas la dépression. Elle réagit comme ça pour lancer l’intrigue, et si en 1973 ce genre de réaction pouvait presque passer, en 2016 c’est un petit peu plus douteux.

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Ce pilote est parsemé de petits indices qui semblent tendre vers quelque chose de plus gros qu’un seul démon, logique pour une série. Ce petit mystère est le bienvenu, même si c’est toujours casse-gueule d’essayer de développer une intrigue sur plusieurs épisodes, voir saison. À voir sur la durée. À oui et gros plus au thème du film repris tel quel dans la série, sans remix dégueulasse. Merci.

En bref The Exorcist n’est pas la purge attendue. C’est frustrant. Ce n’est pas la série du siècle, mais la Fox et Jeremy Slater semblent avoir réussi à éviter la plupart des pièges des séries horrifiques. Pas de jump scare, pas de plan débullé pour le plaisir de « faire bizarre sisi », pas de surenchère dans le gore (finalement sa place sur un network est peut-être une bénédiction), pas de montage bizarre pour instaurer une ambiance. La série utilise très bien des moyens simples, mais efficaces depuis toujours, pour poser son ambiance. Je suis curieux de la suite du coup.

 

Tritri

Râleur, bercé trop près de la bibliothèque de SF, et le pire cauchemar de mes collègues quand vient le moment de corriger mes articles. La seule chose à retenir c'est que j'ai raison, mais vous ne le savez pas encore.

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